L’échec de la COP 26 de Glasgow montre les limites des négociations internationales sur le climat. Nous ne pouvons plus attendre le bon vouloir des Etats, à commencer par la France qui n’a pas été à la hauteur. Nous ne pouvons nous satisfaire des beaux discours et avons l’obligation d’agir concrètement. L’urgence climatique conduit les peuples à s’organiser localement pour combattre le réchauffement climatique et ses conséquences. Villes, régions, gouvernements locaux doivent être les fers de lance de la transition écologique.
En Ile-de-France, le SDRIF est une occasion à ne pas manquer pour agir concrètement. Madame la Présidente, vous annoncez un SDRIF environnemental ; un SDRIF Zéro Artificialisation Nette, Zéro Emission Nette, 100% circulaire. Madame la Présidente, nous avons envie de vous dire « banco ! ».
La Région a la capacité d’agir pour accompagner les territoires dans la réduction de la production de gaz carbonique et de la consommation des ressources. Elle a à sa disposition des outils de planification que sont les schémas directeurs prescriptifs. Au travers de ses documents, elle doit fixer un cap exemplaire, se donner les moyens de convaincre et d’accompagner les territoires à agir collectivement.
Le SDRIF-E ne devra pas se contenter d’afficher des objectifs à long terme. Il devra donner un chemin, fixer des étapes, définir des indicateurs, donner les moyens aux collectivités d’engager la transition pour une région durable, humaine et solidaire.
Notre région est la plus inégalitaire de France. L’enjeu de la cohésion territoriale et de la lutte contre les déséquilibres est plus que jamais d’actualité. Bien qu’inscrit dans le SDRIF, vous l’avez hélas abandonné dans le mandat précédent. Il faudra relever ce défi !
Ce SDRIF-E devra sa réussite à son acceptabilité, qu’il faudra construire. Il est essentiel de mobiliser le CESER et l’ensemble des acteurs économiques et associatifs, mais aussi l’ensemble des Franciliennes et des Franciliens. Ce projet aurait mérité déjà la co-construction dans l’élaboration de ses axes stratégiques. Le covid a bon dos !
Tout au long de l’élaboration de ce SDRIF-E, vous pouvez être assurée que nous serons vigilants sur l’ensemble des thématiques qu’il devra prendre en compte, y compris dans une cartographie précise :
– l’équilibre territorial et la répartition de l’habitat, du travail et des loisirs afin de réduire les déplacements subis ;
– le développement des alternatives à l’automobile (du télétravail aux transports en commun en passant par les déplacements actifs) ;
– la protection de tous les espaces naturels, forestiers et agricoles ;
– le maintien des services publics sur tous les territoires ;
– la frugalité dans l’utilisation des ressources par un urbanisme circulaire (mixité fonctionnelle, réversabilité d’usage, adaptation de l’existant, réaménagement des friches…) ;
– la lutte contre les ilots de chaleur ;
– le refus de toute artificialisation des sols ;
– l’organisation de la logistique ;
– la protection renforcée des paysages et des lisières et la fixation de fronts urbains ;
– la protection des ressources en eau, qu’elles soient de surface ou souterraines ;
…
Madame la Présidente, ce SDRIF-E est une opportunité extraordinaire pour que notre région prenne toute sa part contre la crise climatique. Ses conséquences accablent chaque année un peu plus les conditions de vie de nos concitoyennes et concitoyens, mais aussi l’ensemble de la biodiversité avec laquelle nous ne faisons qu’un.
Il n’est plus temps des promesses, l’urgence est à l’action.