Intervention de Jean-Luc Dumesnil lors de la Commission permanente du 15 novembre 2024
Mes cher·es collègues,
Bonne nouvelle, ce rapport vise à financer le développement du fret ferroviaire et fluvial.
La convention de financement présentée, relative au projet de réaménagement des terminaux ferroviaires du MIN de Rungis, va dans le bon sens. Vous vous souvenez sans doute du train des primeurs qui livre Rungis en fruits et légumes en provenance de Perpignan. Il a failli disparaître en 2019 et a finalement été relancé mais, il reste en sursis.
Comment ne pas s’inquiéter avec les cheminots de la liquidation de Fret SNCF ? Cela fait des décennies que les gouvernements successifs ont abandonné le fret ferroviaire faute d’investissements et surtout d’un choix politique de favoriser le transport routier qui lui ne paye pas les infrastructures. Au passage, on ne dit pas merci à Ségolène Royal qui a abandonné l’écotaxe. Ainsi, la part de marché du fret ferroviaire en France est tombé à 9 % en 2019, soit cinq fois moins qu’en 1974 et environ la moitié de la moyenne européenne.
Alors que les dérèglements climatiques s’accentuent et provoquent des catastrophes, il est impératif de changer de politique et de développer des alternatives aux transports routiers. La Région Ile-de-France doit y prendre toute sa part comme pour la LNPN reliant Le Havre à Paris.
Concernant le fret fluvial, là aussi l’Etat ne remplit pas sa mission d’entretien du réseau de canaux. Les conventions avec Voies Navigables de France présentées dans ce rapport permettent ainsi à la Région de participer de manière forte au financement des travaux pour l’entretien des barrages et des écluses qui en ont bien besoin.
Plutôt que de se lancer dans des projets pharaoniques de canaux à grand gabarit comme le canal Bray-Nogent ou le Canal Seine Nord Europe, l’Etat ferait bien déjà d’entretenir son patrimoine.
Les ports d’Ile-de-France doivent être des espaces de développement du fret ferroviaire et fluvial. Ils ne doivent pas être détournés de leur objet en constructions d’entrepôts pour le fret routier ou des installations industrielles.
Nous voterons pour ce rapport qui reste toutefois une contribution bien modeste face à l’urgence climatique.