Une fois de plus, les dysfonctionnements de la gouvernance régionale en matière de transports se retournent contre les Francilien·nes. Nous apprenons ce jour qu’Alstom a décidé de se désengager du projet Eole, un chantier pourtant essentiel pour désaturer la ligne RER E et améliorer les conditions de transport de millions d’usagers.
Ce retrait, annoncé par la direction d’Alstom, est un véritable coup de massue pour le projet. Il révèle surtout l’incapacité de Valérie Pécresse à piloter efficacement les grands travaux ferroviaires de notre région, pourtant cruciaux face à l’urgence climatique et à l’explosion des besoins de mobilité durable.
Depuis des années, nous dénonçons le manque de rigueur dans la gestion de ce dossier emblématique, marqué par les retards à répétition, les surcoûts et les imprévus. Aujourd’hui, le désengagement d’un acteur industriel majeur comme Alstom vient confirmer ces dérives : mauvaise anticipation, gouvernance fragmentée et absence de cap stratégique.
Ce retrait ne sera pas sans conséquences : ce sont les usager·es qui subiront encore retards, perturbations et reports, faute de matériel roulant livré dans les temps et de solutions alternatives crédibles. Pendant ce temps, la Région préfère s’enfermer dans une politique de communication, plutôt que d’assumer ses responsabilités et de garantir un service public ferroviaire digne de ce nom. Et ce sont les contribuables francilien·nes qui payent le prix de cet échec : le coût du projet, prévu initialement à 3,9 milliards d’euros, s’approche désormais des 5,5 milliards : un acharnement qui coûte cher à la collectivité, qui se veut pourtant modèle sur le plan budgétaire.
Nous, élu·es écologistes d’Île-de-France, exigeons que la Présidente de région prenne ses responsabilités en réunissant immédiatement l’ensemble des acteurs autour de la table pour éviter l’enlisement du projet Eole et en assurant aux usager·es une information transparente et un plan crédible. Dans une région déjà étouffée par la dégradation du service des transports et les retards à répétition, sacrifier encore une ligne structurante, c’est sacrifier la qualité de vie et le climat.
