Budget 2026 – Des miettes pour les jeunes

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Dossier de presse du budget 2026

Sommaire

  • Clés de lecture
  • Communiqué de presse
  • L’essentiel
  • Notre priorité : défendre la jeunesse
  • Propositions Transports (p.21)
  • Propositions Logement – Aménagement (p.29)
  • Propositions Environnement (p.35)
  • Propositions Formation professionnelle (p.44)

Clés de lecture

Comprendre le budget de Valérie Pécresse en 5 points :

1 – Des coupes supplémentaires sur le budget régional : 177 M€ pour l’année 2026 par rapport à l’année 2025 déjà catastrophique.

2 – Refus dogmatique de trouver de nouvelles recettes pour mettre en œuvre les politiques publiques malgré des recettes par habitant les plus faibles de France.

3 – Alors que la formation professionnelle est une compétence obligatoire, Valérie Pécresse poursuit sa destruction en supprimant la moitié du budget.

4 – La gestion “en bonne mère de famille” à l’épreuve : explosion des frais de la dette, prix du loyer hors de contrôle et augmentation des dépenses extra-légales.

5 – Les grandes causes régionales, telles que la jeunesse, le handicap, l’économie locale, sont abandonnées dans toutes les politiques régionales.

Communiqué de presse

Le projet de budget 2026 porte à nouveau un coup grave aux politiques publiques régionales. Valérie Pécresse s’associe au Gouvernement et transpose une nouvelle fois la politique austéritaire sur les Francilien·nes.

Sous prétexte des difficultés budgétaires de l’État, Valérie Pécresse a fait le choix de couper dans les dépenses qu’elle juge dispensables. Fidèle à elle-même, la Présidente de région refuse de trouver de nouvelles recettes afin de combler le manque à gagner pour la région.

Valérie Pécresse annonce un budget tourné vers la jeunesse dans sa communication, mais dans la réalité, les jeunes sont encore plus fragilisé·es par la réduction budgétaire et le recul des services publics régionaux. Même l’investissement dans les lycées est trompeur car l’essentiel du budget va dans sa politique numérique, plutôt que dans la rénovation et les moyens pour les agent·es.

C’est tout naturellement que nous avons orienté nos amendements vers la défense de la jeunesse ; 68 propositions constructives pour infléchir le projet de l’exécutif régional qui menace l’avenir des Francilien·nes. 13 de ces amendements ont été cosignés avec l’ensemble des groupes de la gauche régionale, dans une dynamique de travail commun d’intergroupe.

Nous refusons ce projet budgétaire qui met en péril l’avenir des jeunes Francilien·nes qui méritent une vision, des choix courageux et un véritable investissement dans les services publics et les transitions nécessaires.

L’essentiel

Le projet de budget 2026 porte à nouveau un coup grave aux politiques publiques régionales. Les coupes sont moins brutales que l’an dernier, mais les différentes enveloppes ne retrouvent toujours pas leurs niveaux antérieurs. En choisissant d’aligner la Région Île-de-France sur le discours du Gouvernement autour d’un prétendu “effondrement budgétaire” de l’État, Valérie Pécresse transpose une nouvelle fois une politique austéritaire qui pénalise directement les Francilien·nes.

Cette posture se traduit par une réduction ciblée des dépenses jugées « non essentielles » par l’exécutif régional — une vision profondément éloignée des besoins réels du territoire et des services publics que les habitant·es attendent de leur Région. Les conséquences se font sentir dans l’ensemble des secteurs.

Par exemple, le Sport et la Culture voient leurs budgets reculer au détriment d’une politique ambitieuse, à la hauteur de leur importance sociale et économique. L’Île-de-France est le premier désert médical de France, et une fois de plus, la Région ne met pas les moyens sur le secteur de la santé et notamment pour les personnes en situation de handicap avec l’arrêt des subventions aux Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou pour la santé femmes ou encore la santé mentale des jeunes. Les Transports ne sont pas épargnés, alors que le réseau francilien a besoin d’investissements massifs, particulièrement pour l’accessibilité qui reste l’une des oubliées, malgré les engagements affichés. Les investissements pour rénover le bâti des Lycées restent bien moindres que les investissements pour le numérique. Pour le Logement, le désengagement de la Région se confirme sur l’année 2026. Enfin, le Développement économique local n’échappe pas à cette logique. Les actions en faveur de la réindustrialisation, de la décarbonation et du soutien à l’économie sociale et solidaire sont en recul.

Ce budget, présenté comme responsable, n’est en réalité que la poursuite d’une politique de retrait. Comme indiqué dans le rapport du CESER, nous appelons la Région à se reconcentrer sur ses domaines de compétences. Ainsi, notre responsabilité est de protéger les Francilien·nes les plus touché·es par cette politique délétère : les jeunes. Autant celles et ceux qui vivent dans les territoires ruraux que celles et ceux des quartiers populaires. Nous devons mettre tout en œuvre pour protéger les dispositifs les plus utiles aux Francilien·nes.

Notre priorité : défendre la jeunesse

Grande cause régionale dans la communication de Valérie Pécresse, la jeunesse est pourtant fragilisée dans tous les pans de la politique régionale de droite. Nous défendons la jeunesse dans l’ensemble de nos propositions :

  • Formation professionnelle : déployer des médiateurs·rices dans les quartiers populaires
  • Lycées : rétablir les budgets participatifs dans les lycées publics
  • Enseignement supérieur : se donner les moyens d’en finir avec la précarité étudiante et des jeunes
  • Égalité des chances : garantir l’accès aux études supérieures pour les jeunes de ruralité et des quartiers populaires
  • Transports : sauvegarder la tarification sociale des transports et la gratuité pour les étudiant·es boursier·ères
  • Environnement : sensibilisation et apprentissage des bons gestes de réduction et de tri des déchets
  • Logement : pour une politique régionale du logement à la hauteur de l’urgence sociale
  • Développement économique : création d’un réseau des jeunes porteurs de projets ambitieux

Transports : une année de galère supplémentaire

En matière de politique de transports, les investissements continuent de reculer, alors que les ambitions affichées demeurent très ambitieuses. On constate en effet un effondrement des investissements de la Région dans des pans importants : la réduction du bruit et l’intégration environnementale, les liaisons ferroviaires avec les autres régions, le métro, le développement du fret fluvial, etc. Pourtant, les objectifs en matière de report modal, de fréquentation et de réduction des gaz à effet de serre présentés et votés il y a quelques semaines dans le cadre du Plan des Mobilités d’Île-de-France auraient du mener à des efforts supplémentaires, sans quoi, ce Plan complètera la longue liste des coups de com’ de la Présidente de Région.

L’année dernière, décrétée grande cause régionale, l’accessibilité semble être la grande oubliée des politiques de transports pour 2026. Pis : l’année à venir est déclarée celle du “métro et du RER pour tous”… Incohérent avec les moyens mobilisés pour le réseau historique : un zéro pointé, rejetant la faute sur la Mairie de Paris, alors que les transports relèvent bien des compétences régionales. En attendant, les besoins pour adapter le réseau parisien sont énormes, et les PSH galèrent pour vivre dans la capitale et d’y déplacer. Cela s’ajoute aux baisses successives de financement pour le service PAM, service de transports spécialisés pour les personnes en situation de handicap.

Nous regrettons toujours l’abandon de la tarification sociale pour aider les plus vulnérables, la précarité galopante des Francilien·nes devrait plutôt nous inciter à offrir des solutions de transports bon marché et fiables : la mobilité est une obligation pour travailler, s’éduquer, se divertir, accéder aux droits, être citoyen·ne.

En matière de transports, pourtant première compétence de la Région, Valérie Pécresse ne lésine pas sur l’austérité – et ce sont les Francilien·es qui, chaque jour, sur le chemin du travail, paieront cette addition salée. Avec un Navigo plus cher, avec des fréquences réduites, avec une qualité de service au rabais.

Logement : Valérie Pécresse abandonne les ménages déjà fragilisés

La crise du logement en Île-de-France atteint un niveau inédit. Les demandes de logement social ont encore augmenté de plus de 6 % en 2023 et concernent désormais plus de 1 752 000 personnes, certaines peuvent courir pendant 10 ans.

En Île-de-France, 1,3 million de personnes mal logées et près de 3 millions de personnes fragilisées vis-à-vis du logement. Dans ce contexte, le SDRIF-E voté l’année dernière avait réaffirmé la construction de nouveaux logements : 70 000 par an ; mais sans engagement financier fort, ces ambitions resteront hors de portée.

Cette crise frappe particulièrement les étudiant·es, dont bon nombre d’entre eux·elles vivent dans des logements CROUS insalubres ou se voient refuser un logement proche de leur lieu d’étude.

Les maigres ambitions du projet d’aménagement pour la décennie à venir, voté l’année dernière, semblent déjà oubliées par la majorité régionale. Les moyens pour les politiques d’aménagement et les dispositifs de préservation des espaces naturels et de lutte contre l’urbanisation sont dépossédés d’une grande partie de ses moyens.

Pour éviter l’aggravation d’un phénomène aux conséquences graves sur les plans social, sanitaire et écologique, le Pôle Écologiste propose plusieurs amendements pour consacrer plus de moyens au logement pour les plus vulnérables et au logement étudiant.

Environnement : des promesses mais surtout des coupes

L’environnement est une nouvelle fois sacrifié dans le budget régional 2026. Sous prétexte des coupes imposées par l’État, la majorité en profite pour réduire fortement les investissements écologiques : baisse des crédits pour les véhicules propres, pour l’économie circulaire, pour les énergies renouvelables et suppression de la ligne dédiée à Airparif. Résultat : un quart du budget Environnement est amputé entre 2025 et 2026.

Face à un budget clairement insuffisant au regard de l’urgence climatique, nous avons déposé cinq amendements pour tenter de le rééquilibrer. Nous proposons notamment :

  • De renforcer la protection de la biodiversité, des milieux naturels et des paysages ;
  • De maintenir le financement d’Airparif, indispensable dans une région où la pollution de l’air a de lourds impacts sanitaires ;
  • D’investir dans la géothermie, une énergie d’avenir largement soutenue par les Français.es ;
  • De réabonder les fonds vélos, en chute depuis plusieurs années, pour tenir les engagements régionaux ;
  • De créer un dispositif d’apprentissage et de sensibilisation des plus jeunes aux bons gestes de réduction et de tri des déchets.

En matière agricole, malgré les annonces autour du dispositif Bio+ et du nouveau Plan bio, les crédits ne suivent pas. Nous demandons donc la création d’un fonds pluriannuel et pérenne dédié au Plan bio.

Enfin, Valérie Pécresse continue de négliger les territoires ruraux. Pour y remédier, nous proposons le lancement d’une grande étude afin de co-construire, avec les territoires de grande couronne, un véritable plan des mobilités du quotidien : transports en commun, covoiturage, pistes cyclables…

Formation professionnelle : – 143 M€ — la formation des demandeurs·ses d’emploi mise à mal par la Droite régionale

La formation et l’insertion professionnelle sont au premier rang des compétences majeures de la Région, mais depuis 2016 elles sont terriblement malmenées par Valérie Pécresse et sa majorité qui imposent une stratégie purement gestionnaire en dépit des besoins spécifiques des Francilien·nes.

2022 a été une année noire pour le secteur : dissolution brutale de Défi Métiers, la fermeture totale ou partielle de 6 Lycées professionnels parisiens et 2 polyvalents pour des raisons purement économiques, la remise en cause des Espaces Dynamiques d’Insertion (EDI), la baisse drastique des subventions des Missions locales, la suppression de la subvention à l’Association Régionale des Missions Locales (ARML), la fin des Groupements de créateurs et la liquidation du dispositif d’Aide Individuelle Régionale vers l’Emploi (AIRE)*.

La casse de ce secteur se poursuit avec, pour ce budget 2026, des nouvelles baisses de 39% des dotations de fonctionnement par la diminution des aides pour l’accès aux savoirs de base (- 28 M€) ; la formation certifiante des personnes en recherche d’emploi (-90,6 M€) ; la rémunération des stagiaires (- 21 M€) ; zéro attribution pour la valorisation des Acquis de l’Expérience (VAE) ; et le suspension des dotations du PRIC. Au total, c’est 143 M€ de nouvelles coupes pour le secteur, l’an dernier déjà nous en étions à 164 M€.

C’est encore les demandeurs·ses d’emploi, les personnes les plus vulnérables ou éloignées de l’emploi et les jeunes en insertion qui vont subir les conséquences désastreuses de la politique de Valérie Pécresse.

Les élu·es du Pôle Écologiste ont déposé des amendements visant à réparer la casse de ces services publics et à en faire une priorité régionale au service des Francilien·nes.

* Suite aux cas de fraudes avérés, les élu·es de gauche et écologistes de la Région Ile-de-France ont obtenu le lancement d’une Mission d’Information et d’Évaluation (MIE) sur le dispositif AIRE.

Après 6 mois de travaux, obstrués à de nombreuses reprises par l’exécutif de Valérie Pécresse, la Droite régionale a officialisé sa volonté de supprimer le dispositif alors même qu’une telle suppression n’a jamais été évoquée. Tordant ainsi le bras des travaux de cette MIE. C’est plus de 12 000 Francilien·nes qui ont vu leur projet de reconversion s’arrêté net et des centaines d’organismes de formation qui se sont retrouvés sans activité.

Date de publication : 15 décembre 2025

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