Budget des Lycées : notre jeunesse mérite bien plus que du saupoudrage

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Toujours pas d’éclaircie à l’horizon pour les lycées publics franciliens en cette rentrée 2023. L’année passée, ils étaient déjà sérieusement écornés financièrement par la droite régionale et sa mesure d’écrêtement de la dotation globale qui a conduit à une baisse de 30% en moyenne de la dotation fournie par lycée. À Paris, huit lycées sur dix étaient touchés, et sept sur dix se voyaient concernés en Seine-Saint-Denis.

Devant l’opposition unanime de la communauté éducative régionale, la droite a mis fin à cette mesure inique d’écrêtement de la DGFL. Toutefois, nous déplorons l’insuffisance de la majoration de la nouvelle dotation au regard de l’inflation qui impacte, une fois de plus, le budget des lycées. Aujourd’hui et alors que l’inflation sur les 12 derniers mois est de 4,9% selon l’INSEE, l’exécutif régional propose une majoration de 3,7% seulement. Les lycées s’appauvrissent d’année en année et cette gestion à flux tendu menace la qualité du service public de l’éducation. La majoration est bien trop faible et surtout insuffisante au regard des dégâts déjà causés aux lycées par l’écrêtement de l’année précédente et par l’inflation galopante. 

Si les lycées connaissent des difficultés pour cette rentrée, il en est de même pour   les lycéen·nes et leurs familles avec une inflation de 11% sur les fournitures scolaires, 22% sur les seuls cahiers. Qu’attend l’exécutif régional pour agir, à l’instar des quelques communes qui se mobilisent aujourd’hui pour assurer la gratuité des fournitures des élèves en école primaire. L’école publique doit être 100% gratuite ! 

Une difficulté financière pour les familles aussi pour assumer les prix de la demi-pension avec une hausse des tarifs de 7% pour une partie des ménages franciliens alors qu’il faudrait garantir la gratuité pour les premières tranches du quotient familial et les geler pour toutes les autres. 

Enfin, comment ne pas évoquer la vague de chaleur qui a caractérisé cette rentrée 2023 en Île-de-France et provoqué de nombreux incidents dans les établissements franciliens. Selon les différentes études, près de huit lycées sur dix devront être rénovés et adaptés au réchauffement climatique. L’action de la Région n’est pour le moment pas du tout à la hauteur du chantier colossal qui est devant nous. Il n’est pas entendable que la première région économique d’Europe laisse ses lycéens avoir froid l’hiver et frôler le malaise l’été. 

Autant de problématiques lycéennes, du social à l’écologie, qui auraient dû secouer l’agenda de l’exécutif régional pour cette rentrée en lieu et place d’une communication malheureuse autour d’un hypothétique choc de décentralisation qui n’intéresse pas grand monde. 

Dans ce contexte, les groupes de gauche et écologiste formulent, ensemble, des propositions pour défendre le service public de l’éducation : 

  • la hausse de la DGFL au niveau de l’inflation et prenant en compte l’augmentation des effectifs
  • la restitution des fonds de roulement des lycées à leur niveau de 2022
  • le rattrapage de l’inflation depuis 2016 pour arrêter la baisse continue de la DGFL par élève depuis l’arrivée de la droite
  • la transparence sur les modalités de calcul et d’attribution de la DGFL

Date de publication : 20 septembre 2023

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