Communiqué de presse – Mise en concurrence des bus : privatisation des profits, socialisation des pertes

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Le Pôle Écologiste, représenté au Conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités (IDFM) par l’administrateur J.-B. PEGEON, constate malheureusement et en dépit des alertes nombreuses formulées par les écologistes et les groupes de gauche, du coût et de l’inefficacité de la mise en concurrence des réseaux de bus par l’attribution de Délégations de Services Publics (DSP).

Une des délibérations mise aux voix par la Présidente de l’Autorité Organisatrice de la Mobilité concerne la mise à jour des dispositions contractuelles des DSP de lots de bus. On y apprend, avec dépit mais sans surprise, qu’IDFM accorde une rallonge de plus de 33 millions d’euros aux entreprises délégataires pour compenser des “dispositions imprévues”. En l’occurrence, il est notamment fait référence à l’inflation qui fait suite à la guerre en Ukraine et aux effets de la crise COVID, dont on ne doute pas qu’ils furents disruptifs, mais dont on regrette, étant donnée l’ancienneté relative de ces événements, qu’ils ne furent pas considérés lors des passages de marché.

Pour s’en défendre, la Présidente plaide l’incompétence : les contrats auraient été mal négociés, IDFM aurait mal anticipé. En vérité, le Pôle Écologiste et les oppositions de gauche avaient depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme : les acteurs qui se positionnent sur les DSP, conscient de l’importance prépondérante du critère prix, adoptent une stratégie agressive sur celui-ci, quitte à faire preuve de mauvaise foi. Le modèle économique vendu par les opérateurs est, dès lors, en contradiction avec la prestation réelle : leur insoutenabilité sur le plan financier est désormais révélée. 

Le résultat est le suivant : IDFM, et donc l’argent public, doit colmater les brèches provoquées par l’attitude des opérateurs – qui, soit dit en passant, n’offrent pas toujours la qualité de service ou les conditions de travail attendues, en témoignent par exemple les centaines de “bus fantôme” censés rouler, mais que les usager·es attendent toujours. 

Depuis longtemps, la gauche et les écologistes demandent une gestion des bus en régie régionale publique. La visibilité pour la collectivité, la cohérence globale des prestations, et la coordination des services permettraient de réaliser des économies de centaines de millions d’euros. La régie assurerait également une qualité de service et des conditions de travail à la hauteur des attentes. L’obstination idéologique de la présidence d’IDFM coûte cher aux contribuables, au profit de prestataires privés, qui font preuve de mauvaise foi sur leurs réponses aux appels d’offres.

Date de publication : 14 février 2025

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