Arrêt des financements à Sciences Po

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Valérie Pécresse veut bâillonner les étudiant·es !

Dans un tweet d’une violence rare, Valérie Pécresse a annoncé hier, lundi 29 avril, son intention de ne plus verser les financements régionaux à Sciences Po en réaction à la mobilisation pro-Gaza des étudiant·es devant l’école. Ce sont plus d’un million d’euros d’investissement dans le cadre du contrat de plan État-région (CPER), et d’autres en fonctionnement, dédiés à la mobilité internationale qui sont concernés.

La Présidente de Région prend cette mesure de rétorsion, décision unilatérale, face à la mobilisation des étudiant·es de Sciences Po qui n’expriment que leur humanité et leur solidarité face au drame atroce qui se joue à Gaza.

Valérie Pécresse était, il y a quelques semaines, bien moins empressée s’agissant d’un éventuel retrait de financement au lycée privé Stanislas – sur 2023, 1,31 million d’euros de forfait d’externat et 487 028 € ⁠subventions extra-légales – alors même qu’il a été épinglé par l’inspection générale de l’Éducation nationale pour de graves atteintes à la laïcité, principes qui lui sont si chers.

L’accusation abjecte que Valérie Pécresse porte en insinuant que l’université et les étudiant·es seraient sous l’emprise d’une influence du Hamas et des islamistes radicaux n’est pas à la hauteur de sa responsabilité politique et verse dans la basse récupération politicienne.

Aurait-elle oublié que l’université est le lieu fondateur de la construction de l’esprit critique et des opinions politiques des citoyen·nes libres ?

Décider du retrait du soutien de la Région à Sciences Po sans aucune discussion démocratique au sein de l’assemblée régionale est malheureusement caractéristique du mépris de Valérie Pécresse pour le débat démocratique et le refus de toute autre opinion politique que la sienne. Cette radicalité s’exprime dans son obsession pour l’autorité, voulant désormais contraindre l’équipe pédagogique de l’université à suivre sa vision personnelle du monde, en lui réfutant toute forme d’autonomie. Comme si l’argument financier pourrait suffire au renoncement par le corps universitaire de son indépendance intellectuelle. Voilà un haut degré de mépris de la part de Valérie Pécresse.

Le Pôle Écologiste exprime tout son soutien aux étudiant·es qui manifestent pacifiquement pour faire entendre leur solidarité face à la détresse des Gazaouis et demande à la Présidente de Région de renoncer à sa décision de retrait des financements à destination de Sciences Po.

Date de publication : 30 avril 2024

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