Battue d’oies bernaches du Canada au Parc du Pâtis

A

Le Pôle Écologiste d’Île-de-France dénonce le recours à l’abattage au détriment de méthodes douces

Le jeudi 4 avril 2024, sur autorisation de la préfecture, le parc du Pâtis situé à Meaux a été fermé au public afin d’organiser l’abattage d’oies bernaches du Canada. Selon les autorités, la prolifération de cette espèce pose des risques sanitaires nécessitant sa régulation. La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) avait pourtant été contactée en amont par les autorités pour réfléchir à des méthodes alternatives. Nous, élu·es du Pôle Écologiste, déplorons le recours à l’abattage comme moyen de régulation, ainsi que les conditions dans lesquelles la battue s’est déroulée.

Depuis un arrêté du 2 septembre 2016, les oies bernaches du Canada sont classées comme nuisibles et chassables en raison de la croissance de sa population sur le territoire. Il existe cependant des moyens de les réguler sans recourir à l’abattage. Il est par exemple recommandé d’éviter le nourrissage afin de ne pas fidéliser l’espèce sur un site ; de mettre en place des techniques d’effarouchement ; de stériliser des œufs ou encore en adaptant les zones favorables à leur installation, notamment en réduisant les surfaces de terrains gazonnés pour réduire leur visibilité sur le terrain. Le recours à ces méthodes, qui peuvent être combinées, permet ainsi d’éviter que les oies ne prolifèrent et permet d’éviter l’organisation de battues. 

Sur le fond, le Pôle Écologiste ne peut que déplorer le choix de l’abattage au parc du Pâtis alors que les autorités avaient pris en amont l’initiative de contacter la LPO et avaient donc à leur disposition des solutions alternatives à l’abattage. Sur la forme, la méthode employée apparaît, elle aussi, condamnable. Non prévenus, les riverains ont été choqués d’entendre des coups de feu dès 7 heures du matin et des cadavres d’oies ont été laissés sur place à la vue des usages du parc. 

La régulation d’une espèce mérite mieux qu’une battue organisée sur le tard et sans tenir compte des solutions douces qui auraient permis d’éviter imprécisions et irrégularités. Nous demandons donc à la préfecture de Seine-et-Marne et à la mairie de Meaux de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour que cet abattage soit le dernier et que le jardin du Pâtis soit aménagé de manière que la régulation des oies se fasse sans violence. 

Date de publication : 23 avril 2024

Document annexe