Communiqué de presse commun de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne, du Pôle écologiste et de la France insoumise et apparentés à propos du « bouclier de sécurité régional »

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Le mercredi 2 juillet 2025, la Présidente de région, Valérie Pécresse, réunissait dans l’hémicycle régional quelques dizaines de maires, accompagnés pour certains de policiers municipaux armés, d’adjoints aux maires et de conseillers régionaux de la droite francilienne, tous ceints de leur écharpe tricolore, pour « sauver le bouclier sécurité ».

Une telle initiative est inédite et constitue une rupture dangereuse.

Inédite puisque cette initiative politique singulière fut organisée par la Présidente de Région avec les moyens, financiers et humains, régionaux.

Dangereuse parce qu’elle a eu pour objet d’interférer dans une procédure judiciaire en cours. En effet, suite à l’élargissement du bouclier sécurité en 2021, en pleine campagne présidentielle de la Présidente de région, le groupe communiste, rejoint par la Quadrature du Net et le groupe écologiste, a décidé de déposer des recours au tribunal administratif pour qu’il statue sur la légalité du financement par la région d’armes létales et de drones pour les polices municipales. En janvier 2022, le Préfet de région a, quant à lui, opéré un recours gracieux auprès de l’exécutif indiquant : « Aucun texte ne peut fonder juridiquement le subventionnement par le Conseil régional d’équipements de polices municipales. Le Conseil régional est donc incompétent pour accorder ce type de subvention. » La région ayant pris plus de deux ans pour produire des mémoires en réponse, l’audience, suite aux recours déposés par un groupe politique, s’est tenue le mardi 1er juillet 2025. La décision est en délibéré et le jugement est attendu dans les prochaines semaines. L’organisation d’une telle réunion politique durant la période de délibéré de la Justice administrative peut donc viser à perturber les conditions dans lesquelles le jugement devra être rendu.

Si nos trois groupes politiques n’ont pas adopté le même type d’actions concernant la politique de sécurité mise en place par la droite régionale, nous nous retrouvons pour affirmer que la sécurité est une question sérieuse et, par essence, de compétence régalienne. Ainsi, elle doit s’organiser dans le respect de la Loi. Nous affirmons également notre attachement à l’État de droit qui est et doit demeurer intangible. Nous tenons également à rappeler l’indépendance indispensable en République et en démocratie du pouvoir judiciaire. Que le Ministre de l’Intérieur intervienne pour indiquer sa position dans une affaire en cours peut contrevenir au principe, à valeur constitutionnelle, de la séparation des pouvoirs. Cet emballement politique et médiatique orchestré par l’exécutif régional, qui introduit sciemment de la confusion pour alimenter un discours simpliste et exercer une influence sur une procédure en cours, nous inquiète profondément.

Date de publication : 9 juillet 2025

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