Communiqué de presse – les zones à faibles émissions en danger : quel avenir pour les habitant·es des métropoles françaises ?

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Ce mercredi 28 mai, la suppression des « zones à faibles émissions » (ZFE) a été approuvée dans le cadre de l’examen en première lecture du projet de loi « de simplification économique » avec l’assentiment des élus Rassemblement national (RN), Droite républicaine (DR) et La France insoumise (LFI). 

Il s’agit d’un véritable recul face auquel les élu·e·s écologistes qui, chaque jour, travaillent à faire reculer les conséquences de la pollution atmosphérique dans les métropoles de France les plus polluées, ne resteront pas sans voix. Nous nous étions déjà élevés contre la proposition dès le 25 mars suite au vote de la commission spéciale de l’assemblée nationale qui préfigurait la suppression des ZFE.  

Aujourd’hui, le combat n’est pas terminé. Les débats autour des 600 amendements déposés se poursuivront jusqu’à la mi-juin avec à l’issue une commission mixte paritaire. Les écologistes se tiendront mobilisés pour ramener à la raison les parlementaires de notre pays et les empêcher d’asséner un coup fatal sur cet acquis majeur que constituait la ZFE et toutes les conditions qui y avaient été associées via pour en faire un objet de justice sociale (système d’exemption).

On ne le rappellera jamais assez, aujourd’hui, entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant et entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte recensés chaque année, sont attribuables à une exposition à long terme à la pollution de l’air générée par les activités  humaines. De la même manière, ce sont près de 40 000 décès par an, dont 7 900 dans la Métropole du Grand Paris, qui sont dus à la pollution de l’air. Et ce sont d’abord les plus pauvres, ceux qui habitent à proximité des grands axes routiers, qui en sont les victimes ! Rappelons que l’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction sur la qualité de l’air. 

La suppression des ZFE, alors que se joue au même moment la disparition des ZAN signerait un recul majeur du droit de l’environnement avec des conséquences dramatiques pour l’ensemble de notre société. Le dispositif appelle encore à être amélioré, pour le rendre plus juste socialement, en l’amendant pour le rendre plus écologique et en l’accompagnant de mesures pour le développement des transports collectifs, plutôt que de renoncer. 

Nous, écologistes, appelons donc l’État ainsi que tous les parlementaires à être à la hauteur de la confiance et de la mission d’intérêt général que les Français·es nous ont confié en nous désignant. Ne renonçons pas face aux défis de l’écologie et de la lutte contre les inégalités sociales.

Anne de Rugy, Co-présidente du groupe écologiste, social et citoyen à la Métropole du Grand Paris

Sylvain Raifaud, Co-président du groupe écologiste, social et citoyen à la Métropole du Grand Paris

Kader Chibane, Président du Pôle Écologiste au Conseil régional d’Île-de-France

Fatoumata Koné, Présidente du groupe Les Écologiste, Ville de Paris

Date de publication : 2 juin 2025

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