De la COP 26 à la région Île-de-France : en finir avec les intentions, passer aux actions

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La COP 26 vient de s’ouvrir à Glasgow. Il y 6 ans, les accords de Paris engageaient les pays signataires à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. En 2021, en pleine pandémie mondiale et alors que les événements climatiques extrêmes se succèdent, la planète a déjà gagné environ 1,2 °C et le seuil de 1,5 °C pourrait être atteint dès 2030.

Face à l’urgence climatique, la région Île-de-France – avec sa forte densité de population et d’activités, ses pollutions intenses et son manque d’espaces verts criant – porte une immense responsabilité. Elle doit s’inscrire avec force dans la transition écologique et infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre dans le territoire.

Valérie Pécresse, à propos de la COP 26, affirme : “Il faut des résultats concrets et pas que des déclarations d’intentions”. 

Or il y a un an, en pleine campagne pour sa réélection, elle faisait à grand renfort de communication une COP régionale dont sont ressorties 192 propositions. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous attendons toujours le bilan carbone et l’évaluation du Plan Climat Air-Énergie Territorial (PCAET) de la région, qui aurait dû légalement être réalisé en 2017. 

Mises à part quelques mesures de saupoudrage, le fait est qu’il n’y a aucune trajectoire définie en matière de lutte contre le réchauffement climatique en Ile-de-France.

C’est pourquoi, nous, élu·es écologistes au Conseil régional Ile-de-France, nous nous saisissons de l’actualité liée à la COP 26 et des déclarations de la présidente de région pour la rappeler à ses responsabilités. 

Nous l’invitons solennellement à joindre enfin les actes à la parole. 

La Région Ile-de-France doit déclarer l’état d’urgence écologique et sociale. Alors que notre collectivité s’apprête à prescrire son nouveau projet d’aménagement (le SDRIFE), nous appelons la majorité régionale à faire preuve de plus d’ambition. Elle doit s’engager immédiatement à accélérer le calendrier et à tenir un objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) supérieur à celui qu’impose la loi pour 2025. 

Nous demandons que la Région s’engage à préserver et sanctuariser les espaces naturels, forestiers et agricoles dont plusieurs sites emblématiques pour les franciliennes et les franciliens tels que le domaine de Grignon dans les Yvelines, en soutenant le projet Grignon 2026 et en abandonnant via la SEM régionale Investissement et Territoires le projet d’ Altarea Cogedim, Gonesse dans le Val d’Oise, en renonçant au projet de gare en plein champ et à sa future urbanisation, et le Val Bréon en Seine-et-Marne, en empêchant la création d’une zone logistique et l’urbanisation de terres agricoles. 

Le temps presse. La région la plus riche de France doit enfin montrer l’exemple en engageant radicalement la transition. 

Date de publication : 5 novembre 2021