Aujourd’hui, c’est la Journée nationale de la qualité de l’air. C’est aussi le jour où le administratif, dans le cadre de l’Affaire du siècle, a rendu une décision historique et enjoint l’exécutif à prendre « toutes les mesures utiles » pour compenser l’excès d’émissions de CO2 constaté entre 2015 et 2018. L’Etat, qui avait déjà été condamné en 2019 par la Cour de Justice de l’Union Européenne pour “manquement aux obligations issues de la directive qualité de l’air de 2008” a jusqu’au 31 décembre 2022 pour “réparer le préjudice écologique” dont il est responsable. Comme une alerte, c’est aussi aujourd’hui que l’Ile-de-France connaît un nouveau pic de pollution. Les élu·es écologistes appellent à la mobilisation générale de l’Etat et des collectivités pour prendre enfin les mesures qui s’imposent.
L’observatoire de l’air en Ile-de-France Airparif a annoncé hier soir un nouvel épisode de pollution très important dans tout l’ouest parisien et dans les communes du nord jusqu’à la limite du Val-d’Oise, avec une concentration des particules fines pouvant atteindre 55 ug/m3 alors que le seuil est fixé à 50 ug/m3. Afin de réduire les émissions, la Mairie de Paris et la Préfecture de Police de Paris ont pris des mesures dès mercredi soir : stationnement résidentiel gratuit, recours au télétravail, réduction de la vitesse, sensibilisation à l’utilisation des transports en commun ou du covoiturage.
Alors que les épisodes de pollution se multiplient, que la pollution est responsable chaque année de plus de 48 000 décès, que 3 enfants sur 4 respirent un air toxique et qu’un rapport publié ce jour par Réseau action climat et l’UNICEF dénonce les liens étroits entre précarité économique et vulnérabilité à la pollution de l’air et appelle à des changements dans les politiques publiques, la Région Ile-de-France, elle, regarde ailleurs. Pourquoi la région n’a-t-elle pas rétabli la gratuité des transports pendant les pics de pollution, mesure ô combien essentielle pour réduire l’utilisation des voitures et sans coût supplémentaire pour les Francilien·nes ? Pourquoi la région préfère-t-elle investir toujours plus dans les infrastructures routières en Ile-de-France plutôt que de financer un effort majeur pour l’entretien et la rénovation des transports du quotidien ? Pourquoi la Région n’a-t-elletoujours pas publié de bilan carbone sur l’impact de ses politiques publiques ? Valérie Pécresse, qui se dit chaque jour plus écologiste que la veille, préfère en réalité se consacrer, sur fond de campagne présidentielle, à l’instrumentalisation du sujet du boulevard périphérique parisien dans une pure démarche démagogique de communication. Ce cynisme ne peut plus durer. La Région doit agir pour protéger la santé des Francilien·nes.