Valérie Pécresse a déclaré début avril “être fermement opposée à la Nouvelle Ligne Paris Normandie” (LNPN). Cette prise de position, qui ressemble davantage à une posture politique dans un contexte d’élections sénatoriales, est irresponsable et nie la réalité des problématiques qui justifient ce projet. Se désengager du soutien à la LNPN entre en contradiction avec la politique de coopération interrégionale amorcée entre la Normandie et l’Ile-de-France et va à l’encontre de la nécessaire décarbonation des transports et des intérêts des habitant·es de nos deux régions.
Les écologistes ont combattu le projet de ligne à grande vitesse jusqu’à son abandon, et défendent une LNPN plus équilibrée, entre les voies nouvelles et la réhabilitation de l’existant. Le nouveau tronçon entre Paris Saint-Lazare et Mantes-la-Jolie est indispensable pour assurer la robustesse d’EOLE (prolongement du RER E). Ainsi, cette nouvelle voie améliore les transports du quotidien en Ile-de-France et permet au FRET ferroviaire de monter en charge. En parallèle, les réouvertures ou réhabilitations de lignes existantes doivent être privilégiées aux nouvelles constructions (ligne Evreux-Louviers-Rouen et raccordement de la nouvelle gare de Rouen rive Gauche aux voies à Malaunay). Cette articulation assure une consommation de terres réduite, capitalise sur les voies existantes et offre une alternative à la voiture individuelle en proposant une solution ferroviaire capable de participer à la désaturation des autoroutes A13 et A14 et à la décarbonation des mobilités.
Les écologistes réaffirment ensemble leur soutien à cette première phase de Ligne Nouvelle Paris-Normandie en défendant une vision du projet plus sobre et conforme à l’urgence climatique et sociale. Nous demandons au gouvernement l’inscription des crédits nécessaires au CPIER Vallée de Seine en cours de négociation. En parallèle, Valérie Pécresse et Hervé Morin doivent intégrer la LNPN dans leurs schémas directeurs d’aménagement (SRADDET pour la Normandie et SDRIF-E pour l’Ile-de-France), en cours de révision, afin d’anticiper l’impact du projet dans les calculs d’artificialisation des Espaces Naturels Agricoles et Forestiers (démarche ZAN). Face aux impératifs d’adaptation de nos sociétés aux dérèglements climatiques et de sanctuarisation des terres agricoles nourricières, et afin de permettre à nos régions de se conformer aux objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), l’abandon de Grands Projets Inutiles doit être acté (ligne 17 Nord, 18 Ouest et 19 du Grand Paris Express ainsi que les projets autoroutiers A133-A134-A154 et routiers RN13).
