Vendredi, le déplacement de 130 usager·es de drogues du Jardin d’Eole à Paris à la Porte de la Villette à Pantin où, sur décision du Préfet de Police, un mur a été érigé pour empêcher la circulation et le stationnement des personnes dans le tunnel du passage Forceval, est une nouvelle preuve tristement absurde d’une politique répressive qui déplace le problème depuis des années sans jamais réellement le traiter. L’absence de mise à l’abri et d’une prise en charge médico-sociale de ces personnes malades et leur parcage derrière ce mur de la honte est une faillite morale et humaine. Les élu·es écologistes de la Région Ile-de-France appellent à nouveau avec force la mise en œuvre d’une réponse durable, concertée et collective et d’une politique globale de santé et de prévention. Cette voie est la seule qui peut répondre au problème sur le fond et aux demandes du voisinage concernant la tranquillité publique et la sécurité.
Par ailleurs, nous ne sommes pas surpris de voir Valérie Pécresse, en campagne pour la présidentielle, venir se prêter au jeu de la récupération politique en sortant du chapeau une proposition d’étude pour un « centre de désintoxication ». C’est pourtant totalement déplacé, quand on sait à quel point la Région, dont les politiques n’ont fait que renforcer les inégalités entre territoires et habitant·es, s’est également désengagée sur les questions de prévention et de soins en général, et sur les publics dits spécifiques en particulier.
Les élu·es écologistes à la région Ile-de-France ont appelé à de nombreuses reprises la collectivité régionale à faire montre de volontarisme en matière de politique de réduction des risques. Le groupe n’a cessé de défendre un soutien accru aux acteurs et associations engagé·es dans l’accompagnement de publics fragiles, comme les usager·es de drogues, ainsi qu’un appui aux expérimentations innovantes comme les salles et bus mobiles de consommation à moindre risque, qui permettent un accompagnement social et sanitaire des personnes dépendantes, tout en agissant pour sécuriser l’environnement extérieur. Valérie Pécresse a toujours balayé ce sujet d’un revers de main, comme elle a asséché les financements du Programme “Accès aux soins des publics spécifiques” et réduit tous les moyens des acteurs, notamment associatifs.
Et après des années d’inaction, promettre une étude, comme rejeter en les caricaturant des outils dont l’utilité en matière d’accès aux soins et de suivi est reconnue, n’est pas à la hauteur ni de l’urgence, ni des enjeux.