Retard de livraison des rames nouvelle génération des RER D et E : la révolution des transports est encore loin

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Alors que Valérie Pécresse s’est tant vantée de sa « révolution des transports » et avait promis dans sa campagne pour les élections régionales l’automatisation et le renouvellement dès 2021 des rames des RER D et E, un audit de SNCF Voyageurs vient de révéler que la livraison de ces rames nouvelle génération tant attendues par des millions de voyageurs aurait encore 2 ans de retard et n’aurait pas lieu avant 2023.

L’annonce d’un nouveau retard d’Alstom dans la livraison des rames de RER, si elle est inadmissible, n’est malheureusement pas une surprise. On se souvient du très fâcheux épisode, début 2021, quand l’entreprise avait alors tout fait pour ne pas honorer le contrat d’achat des rames du RER B revenant initialement à Bombardier, qu’elle venait de racheter.

La manœuvre du constructeur, vivement dénoncée par les élu·es écologistes, a failli couler un marché à 2,5 milliards d’euros concernant un nouveau matériel roulant absolument crucial pour les Francilien·nes. Elle aurait dû constituer une alerte pour Ile-de-France Mobilités et la Région.

Aujourd’hui, c’est donc la livraison des 255 rames nouvelle génération du RER D et du RER E, d’un montant de 3,75 milliards d’euros financés par Ile-de-France Mobilité (IDFM), qui est remise en cause par une entreprise qui rafle tous les contrats, mais peine à les honorer. Et qu’Île-de-France Mobilités soit, via les commandes de matériel roulant qu’elle finance, la première cliente d’ALSTOM, ne semble pas y changer grand-chose, ni mettre l’autorité organisatrice des mobilités en Ile-de-France en position de force.

On est décidément très loin de la révolution des transports promise par Valérie Pécresse. Celle-ci a beau, bien tardivement et dans une posture électoraliste, s’insurger et crier au scandale : après l’incroyable dérapage financier d’Eole, à propos duquel les élu·es de gauche et écologistes à la région viennent de demander une mission d’information et d’évaluation, cet autre fiasco est bien une nouvelle preuve de sa gestion délétère, de sa subordination à la logique économique et industrielle de grands groupes et de son incapacité à mener une vraie politique d’amélioration des transports du quotidien, pourtant essentielle aux plans climatique, économique et social.

Date de publication : 27 octobre 2021