Contribution à l’enquête publique sur la création d’une ZAC sur le secteur dit du « Triangle de Gonesse »

A

Pour un aménagement durable et responsable du « Triangle de Gonesse »

Introduction

Le projet d’aménagement du Triangle de Gonesse est un sujet de préoccupation majeur pour notre groupe d’élu·es écologistes. Ce projet, qui vise à créer une Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) sur environ 121,8 hectares, soulève des questions cruciales concernant l’artificialisation des sols, la protection des terres agricoles, et l’impact environnemental et social sur les communautés locales. 

Nous souhaitons, par cette contribution, exprimer notre opposition au projet d’aménagement d’une ZAC sur le triangle de Gonesse, à tous les projets d’infrastructures et d’équipements qui y sont liés, et proposer, dans le contexte actuel d’urgence climatique, des alternatives qui respectent les principes de durabilité et de justice sociale.

Cité scolaire: un projet à reconsidérer urgemment 

La construction d’une cité scolaire dans le Triangle de Gonesse a été avancée comme justification principale pour le maintien du projet de la ligne 17 du Grand Paris Express, après l’abandon du mégacomplexe EuropaCity. Cependant, cette justification est contestable pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la localisation prévue pour cette cité scolaire est sous un couloir aérien sans couvre-feu , ce qui expose les élèves à des niveaux de bruit et de pollution aériens inacceptables. Pour rappel, l’exposition au bruit a de lourdes conséquences sur la santé: risques cardiovasculaires, perturbations du sommeil, stress, déficit auditif…

Ces conditions nuisent donc non seulement à leur santé, mais aussi à leurs conditions d’apprentissage. Il est prévu que certains élèves dorment à l’internat : il n’est pas possible de les faire vivre dans un lieu où ils et elles seront autant exposé·es aux pollutions multiples. D’autre part, construire de l’habitat permanent sur ce site (internat et logement des gardien·nes) est contraire à la réglementation en vigueur. 

L’exposition au bruit a de lourdes conséquences sur la santé: risques cardiovasculaires, perturbations du sommeil, stress, déficit auditif… 

De plus, la gare prévue pour desservir cette cité scolaire est située à 1,7 km des premières habitations, ce qui ne bénéficie pas aux personnes vivant à proximité et ne justifie pas les coûts environnementaux et financiers. Il est essentiel de réévaluer la localisation de cette cité scolaire. Plusieurs sites alternatifs, tels que Villiers-le-Bel et Sarcelles, offrent une meilleure accessibilité en termes de transports et une intégration plus harmonieuse dans le tissu urbain existant. 

Nous demandons une concertation publique sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) pour évaluer toutes les options de localisation de la cité scolaire, en privilégiant les sites qui offrent une meilleure accessibilité et des conditions d’apprentissage optimales.

La ligne 17: un projet de transport inutile et coûteux

Le projet de construction de la ligne 17 du Grand Paris Express a été initialement justifié par la nécessité de desservir le mégacomplexe EuropaCity. Cependant, avec l’abandon de ce projet, la justification de cette ligne a perdu de sa pertinence. La gare prévue est située à une distance significative des premières habitations.

Les coûts financiers et environnementaux de la ligne 17 Nord sont disproportionnés par rapport aux bénéfices réels pour les habitant·es. Ces ressources pourraient être mieux utilisées pour améliorer les infrastructures existantes et répondre aux besoins réels des communautés locales, comme le prolongement du tramway T11 à l’ouest. 

Nous demandons l’abandon de la construction de la gare de la ligne 17 du Grand Paris Express. Les ressources financières et environnementales doivent être réorientées vers des projets qui bénéficient réellement aux habitant·es et respectent les principes de durabilité.

L’urgence de protéger les Terres agricoles de Gonesse 

Le projet d’aménagement du Triangle de Gonesse menace des terres agricoles parmi les plus fertiles d’Europe. La préservation de ces terres est cruciale pour notre avenir alimentaire et pour la lutte contre l’artificialisation des sols. L’artificialisation des sols est un phénomène que nous devons impérativement réduire pour atteindre les objectifs de Zéro Artificialisation Nette (ZAN).

La construction de la gare et des infrastructures associées aura un impact significatif sur la biodiversité locale, les nappes phréatiques, et les écosystèmes environnants. Les études d’impact environnemental doivent être approfondies et rendues publiques. 

Nous demandons la sanctuarisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse. Ces terres sont essentielles pour la production alimentaire locale et doivent être protégées contre toute forme d’artificialisation. Le projet doit intégrer des initiatives pour soutenir et développer l’agriculture locale, en collaboration avec les agriculteurs·rices et les coopératives locales. Cela inclut la création de zones de production agricole expérimentales, sociales et pédagogiques. 

La promotion de l’agriculture locale est essentielle pour la souveraineté alimentaire de la région Île-de-France et pour la protection de l’environnement.

Conclusion

Le projet d’aménagement du Triangle de Gonesse, tel qu’il est actuellement conçu, ne répond pas aux exigences de durabilité et de justice sociale. Nous, élu·es régionaux.ales écologistes, demandons une réévaluation complète du projet, en mettant l’accent sur la protection des terres agricoles, la consultation publique et la recherche de solutions alternatives qui bénéficient réellement aux communautés locales. Nous demandons la sanctuarisation du lieu et restons à la disposition des porteurs du projet pour discuter de nos recommandations et travailler ensemble à la réalisation d’un aménagement exemplaire et respectueux de l’environnement et des habitant·es.

Date de publication : 30 juin 2025

Document annexe