Monsieur le Préfet,
Par le présent courrier, nous souhaitons porter à votre connaissance notre vive inquiétude quant à votre décision de stopper le programme “Dispositif lycéen” qui propose 108 places d’hébergement à des élèves en grande précarité.
Mis en place il y a 10 ans, vous avez annoncé son arrêt car il « ne correspond plus aux attentes ». Pourtant, pour les structures associatives qui en ont la charge, il propose justement un hébergement, un accompagnement socio-éducatif et une aide alimentaire aux jeunes en situation de rue tout en assurant leur continuité éducative.
Cette décision brutale et extrêmement rapide va fragiliser davantage les 108 lycéen·nes qui avaient pourtant trouver une certaine stabilité à la fois scolaire, sociale et administrative. Les mettre à la rue aujourd’hui ou les déplacer dans d’autres régions – sans garantir leur accès à un établissement scolaire et administratif – alors que l’hiver bat son plein en Ile-de-France et qu’iels préparent leur baccalauréat est inadmissible et menace directement leur scolarité et avenir.
En vertu du pacte républicain, il est inconcevable que seuls les acteurs associatifs, éducatifs ou syndicats se démènent pour trouver des solutions pérennes à ces élèves. En tant que représentant de l’État, vous devez leur assurer une instruction en toute quiétude pour ce faire en réquisitionnant des bâtiments vides pour les y loger.
C’est pourquoi le maintien de ce dispositif est essentiel pour leur avenir et l’obtention de leur diplôme à la fin de l’année scolaire. Nous vous prions également de saisir la Présidente de Région, Valérie Pécresse, pour adapter l’ancien lycée Armand Carrel en hébergement d’urgence, ainsi que le maire du 19e arrondissement de Paris, François Dagnaud, pour l’ancien lycée Brassens.
L’avenir scolaire, administratif et personnel de ces jeunes est en jeu. La transformation de ces deux bâtiments vides en logements d’urgence pourrait leur garantir une certaine sérénité.
Certain·es que vous saurez porter à ce courrier la meilleure attention, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre considération la plus distinguée.