Courrier à Valérie Pécresse : Mise en danger au lycée Paul Éluard de Saint-Denis (93) suite à la vétusté du bâti

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Madame la Présidente,

Par le présent courrier, nous tenons à vous alerter une nouvelle fois sur l’état déplorable du bâti du lycée Paul Eluard de Saint-Denis (93). Depuis 2023, à travers nos courriers et amendements, nous ne cessons de tirer la sonnette d’alarme sur ce lycée afin qu’un plan de rénovation globale soit engagé. Vous ne cessez de nous répondre que les investissements sont biens là et à hauteur de 40,1 millions d’euros pour un gros chantier de rénovation thermique. 

Néanmoins, le passage de plusieurs commissions de sécurité au lycée (celle du CHSCT en avril 2024 et celle communale en décembre 2024) prouvent le contraire et font peser sur les 2 000 lycéen·nes et la communauté éducative une fermeture administrative de leur établissement.

Vétusté de l’installation électrique, défaillance de plusieurs portes coupe-feu, alarme PPMS dysfonctionnelle, fenêtres condamnées, d’anciens câbles électriques coupés sont encore sous tension mais restent dans les faux plafonds et d’autres sont laissés hors de leur gaine et du mur et recouverts par un scotch isolant, infiltrations et moisissures dans les murs, etc. les sources de risques sont bien identifiées mais attendent toujours une action immédiate et efficace de notre institution.

Depuis vingt mois, face à votre inaction et suite à la commission sécurité communale, la commune nouvelle de Saint-Denis a pris la lourde décision de demander la fermeture administrative du lycée à la rentrée de septembre 2025 si aucun travaux de sécurité et de sûreté n’étaient engagés.

Vous ne cessez de masquer votre incapacité d’agir en rejetant la faute sur d’autres. 

D’abord, sur l’établissement à qui il lui incomberait d’entretenir le bâti, mais encore faudrait-il que vous y déployer les effectifs d’agent·es suffisants. En effet, les agent·es de ce lycée sont en sous-effectif chronique et ceux présent·es sont soumis·es à une charge de travail beaucoup trop conséquente face à l’étendue de l’établissement et de sa vétusté. De plus, seuls deux agent·es sont habilités à effectuer des travaux sur l’installation électrique et ne peuvent à eux·elles seul·es réaliser les tâches nécessaires à la sécurisation électrique ou au recensement des prises électriques dans les 176 salles du lycée. Quant aux autres agent·es, ils ne peuvent se résoudre à s’improviser électriciens ou architectes.

Ensuite, sur les élèves à qui vous rejeter bien trop souvent la faute en les accusant de dégrader volontairement leur établissement. Si certaines dégradations peuvent être de leur fait, vu la détérioration et l’état d’abandon du lycée vous ne pouvez leur jeter entièrement la faute. Certains travaux attendent leur lancement depuis des années. Vous ne pouvez laisser 2 000 Francilien·nes étudié·es dans un établissement de la République aussi dégradé que celui de Paul Eluard.

C’est dans ce contexte que nous vous demandons de déployer en urgence un fonds dédié comprenant des travaux de sécurisation et de rénovation globale, ainsi que la mise en place et la diffusion d’un calendrier précis des chantiers et l’affectation d’agent·es supplémentaires. Nous vous demandons également de vous rendre sur place pour constater l’ampleur de la vétusté et d’échanger avec la communauté éducative et les organisations syndicales sur les actions futures de notre institution. Ces derniers ont exercé leur droit de retrait à plusieurs reprises et attendent des réponses et des actions fortes de votre part.

Vous avez déjà pris bien trop de retard en négligeant l’état de vétusté de ce lycée et en colmatant les dysfonctionnements. Aujourd’hui, il est plus que certain qu’une mise en danger pèse lourdement sur les lycéen·nes, de la communauté éducative et des agent·es. Vous avez la responsabilité d’assurer la sécurité de toutes et tous mais aussi des conditions d’études, d’apprentissage et de travail. Dans l’immédiat, elles ne sont pas réunies.

Certain·es que vous saurez porter à ce courrier la meilleure attention, nous vous prions de bien vouloir agréer, Madame la Présidente, l’expression de notre considération la plus distinguée.

Date de publication : 9 janvier 2025

Document annexe