Déplacement aux roselières Nord de l’île de loisirs Vaires-Torcy (77)

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Au cours du mois de mars, les élu·es du Pôle Écologiste se sont rendu·es à plusieurs reprises à l’île de loisirs Vaires-Torcy (77) pour constater les dégâts environnementaux suite au projet de destruction des roselières Nord.

En effet, pour assurer la captation des épreuves olympiques de canoë et d’aviron, la région se prépare à détruire les roselières de la rive Nord, une zone humide composée notamment de roseaux et différents végétaux parfois rares et dans laquelle une partie de la biodiversité animale se niche et survit. Selon les rapports dont nous disposons, dans cette Île de loisirs on trouve plusieurs espèces animales protégées, ainsi que des végétaux rares ou très rares en Ile-de-France (potamot luisant, cornifle nageant, myriophylle en épi, élodée à feuille étroite, grand lagarosiphon et zannichellie des marais). Et également un blongios nain (oiseau) et une couleuvre à collier, espèces patrimoniales rares et exigeantes quant à la qualité de son habitat (déplacement du Nord vers le Sud peu propice et ne peut être que temporaire).

Lors de la commission permanente du 23 mars, nous apprenons que l’exécutif régional a voté une première enveloppe de 250 000€ pour réaliser des études pour mettre en œuvre des “mesures écologiques de compensation dans le cadre des opérations d’aménagement du plan d’eau en vue des épreuves d’aviron et de canoë kayak des JOP 2024”. L’appel d’offre révèle qu’in fine l’opération mobilise 2 millions d’euros d’argent public pour la destruction des roselières et pour les dites mesures de compensation.

Tout un univers datant de millénaires détruit pour 10 jours de compétitions allant de 4 à 6 minutes d’épreuves. L’impact écologique est énorme. Les jeux olympiques se devaient d’être exemplaires et avoir un budget “sobre”. Avec 2 millions d’euros, des ajustements pour le placement des caméras pourraient être envisagés. On ne comprend pas en quoi la vue est obstruée puisque les roselières ont été fauchées récemment et le sont régulièrement.

Des écologues nous ont expliqué que l’on pouvait tout à fait imaginer un faucardage pendant l’hiver et une coupe mensuelle jusqu’aux JOP au niveau de l’eau pour permettre la captation vidéo depuis la terre sans obstruction par les végétaux. Cette option empêche l’accès à l’habitat naturel des espèces animales pour une saison (ou une année) mais ne supprime pas son existence dans le temps long. De ce fait, à la fin des épreuves olympiques, les roselières – entretenues à nouveau de façon écologique – pourront se rééquilibrer et être à nouveau accueillantes pour les espèces.

Retour presse

La Marne, 11 avril 2022, Au lac de Vaires, les JO menacent-ils la biodiversité ?

Le Parisien, 12 avril 2022, «Un écocide» : à la base olympique de Vaires, des roselières détruites pour filmer les épreuves d’aviron des JO

France Inter, 14 avril 2022, Journal de Florence Paracuellos (14min40)

Date de publication : 27 avril 2022

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