À 9 jours ouvrés du vote en séance et 4 jours de la date limite de dépôt des amendements par les groupes, l’exécutif régional publie seulement aujourd’hui une partie du projet finalisé de Schéma Directeur de l’Ile-de-France (SDRIF), qualifié d’environnemental. Alors que l’évaluation environnementale se fait toujours attendre, Valérie Pécresse promet d’ores et déjà d’ajuster la délibération par un amendement de l’exécutif lors de la séance du 4 juillet 2023.
Une nouvelle fois, cette méthode interroge sur son caractère anti-démocratique et sur les dysfonctionnements internes qui apparaissent de plus en plus clairement au sein de l’exécutif au Conseil régional d’Ile-de-France.
Sur le fond, la droite régionale manque d’ambition et entretient le flou sur des axes majeurs d’aménagement. Par exemple, la trajectoire d’artificialisation des sols prévoit une possibilité de bétonisation plus importante à partir de 2024 que celle observée entre 2012 et 2017. Aucune caractérisation ni évaluation chiffrée des incidences des évolutions projetées à l’échelle régionale ne sont, à ce stade, communiquées. Les mesures concrètes d’atténuation et d’adaptation aux dérèglements climatiques y sont véritablement absentes et remettent sérieusement en cause la capacité de l’Ile-de-France à faire face aux défis sociaux et environnementaux. Même critique concernant les actions pour remédier à l’exposition importante de populations à des pollutions et nuisances susceptibles de dégrader leur santé. Anticiper, prévenir en faisant des choix stratégiques concertés et courageux sont pourtant les grands enjeux de ce document de planification pour 2040.
Sur la forme, la concertation bâclée dans les territoires, les effets d’annonce qui ne prennent aucune forme concrète dans les orientations réglementaires, l’absence de communication d’information aux demandes des élu·es régionaux et les délais intenables dans le dépôt des contributions successives ont conduit les services à “travailler jour et nuit week-end compris” comme nous avons pu l’entendre. Tout ceci sont autant de coups portés à l’infaillibilité du document, aux bons déroulements du débat au sein de l’hémicycle et de l’enquête publique à venir ; ce que les élu·es du Pôle Écologiste dénoncent.
Aussi, par ce communiqué, le groupe écologiste réitère ses alertes et préconise un report du vote du SDRIF-E pour permettre une meilleure prise en compte des dernières remontées des territoires et appelle à stabiliser cette version qui sera soumise à avis aux acteurs locaux et à la population en cette fin d’année.