Aides à l’Ukraine : intervention d’Annie Lahmer

A

Madame la Présidente,

Monsieur l’Ambassadeur,

Cher·es collègues.

Comme annoncé par ma voisine Élodie Bouzid, nous voterons naturellement les subventions en faveur de l’Ukraine qui nous sont présentées aujourd’hui.

Je comprends la logique institutionnelle de notre collectivité d’aider d’autres collectivités ainsi que les aides fléchées sur la santé.

Néanmoins, alors que vous financez une association nationaliste et très conservatrice, Oeuvre d’Orient, il me semble important de nous assurer que cette dernière n’applique aucune discrimination dans l’attribution de ces aides.

Par contre, j’ai un regret.

La région ne soutient aucun projet associatif, syndical ou de droits humains. Comme dans tout conflit, les femmes, les LGBTQI+, les enfants subissent des discriminations.

Les femmes dont les maris sont au front, celles revenant d’exil et celles sous les drapeaux ont particulièrement besoin d’aide. Je vous donne quelques exemples d’associations qui oeuvrent en faveur de ces publics.

Les mouvements féministes, en particulier BillKis et l’Atelier Féministe qui sont très actifs dans le soutien aux femmes isolées.

Les syndicats des infirmières ukrainiennes, Sois comme Nina, créée il y a quelques mois et en plein développement, qui mène des luttes souvent victorieuses contre les privatisations, contre la corruption et agit ainsi en solidarité avec les femmes sous les drapeaux.

Les organisations de défense des droits, Centres des Libertés Civiles, Prix Nobel 2023, Vostok SOS, le KHPG de Kharkiv ou le centre Zmina de Kiev, ainsi que les mouvements LGBTQI+.

En oeuvrant en faveur de ces associations, nous renforçons notre soutien à un peuple qui résiste depuis deux années, un peuple qui doit maintenir son réseau associatif et syndical, indispensable à la transition qui sera nécessaire au sortir de la guerre.

Je souhaite par ailleurs que nous ayons une pensée pour ces 19 500 enfants identifiés, déportés par un pouvoir russe qui, non seulement bombarde mais sépare, détruit des familles en voulant russifier par la force.

Et pour finir, Monsieur l’Ambassadeur, je profite de ce moment pour vous demander solennellement de permettre à M. Yuri Bandajevsky de retrouver son droit à résidence en Ukraine. Ce dernier oeuvre en faveur de la santé des enfants d’Ivankiv suite à la catastrophe de Tchernobyl. Expulsé de Biélorussie en 2006, il ne lui est plus autorisé d’obtenir un visa ukrainien car ce dernier est originaire de Biélorussie

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Conseil régional : Mars 2024

Thématique : Relations internationales et Europe

Élu·e : Annie Lahmer