Bouclier social régional : explication de vote de Charlotte Nenner

A

Notre groupe votera POUR ce rapport transversal qui agrège différents dispositifs qui sont utiles pour les Franciliens et les Franciliennes pour faire face à la crise. L’ensemble est néanmoins peu ambitieux et circonstanciel, alors que l’ampleur de la crise sociale est majeure et le besoin de réponses structurelles urgent.

A titre d’exemple, nous regrettons notamment qu’il n’y ait rien sur la précarité menstruelle qui touche les femmes en difficulté. On regrette aussi le rejet de notre amendement sur les aides à la vaccination des animaux, si important pour celles et ceux qui sont isolés et précaires.

On peut regretter notamment qu’il n’y ait AUCUNE décision sur l’augmentation de l’offre des transports en commun. C’est pourtant LA compétence de la région. Les transports en commun constituent une vraie alternative, pour toutes et tous, bien moins chère que la voiture. 

De même AUCUNE décision sur le vélo, alors que l’immense majorité des Franciliens vit à moins de 10 km d’une gare. Rappelons que les Pays Bas ont mis en place une politique cyclable d’ampleur pendant les années 70 justement pour faire face aux chocs pétroliers. 

Nous voterons pour cet ensemble, mais je dois souligner que nous avons voté CONTRE l’article 10 de la délibération, celui sur le bioéthanol.

En effet, vous vantez le bioéthanol, cet agro-carburant, comme une solution à la crise énergétique et un moyen de redonner du pouvoir d’achat aux Franciliennes et aux Franciliens. 

Or vous faites reposer votre politique d’urgence sociale dans les mobilités sur un dispositif qui vise 30 000 conversions de voitures alors que l’Ile-de-France compte plus de 5 millions de ménages. C’est peanuts… et lourd de conséquences. 

Le bioéthanol, ce biocarburant dit de première génération qui repose sur des matières premières utilisées pour l’alimentation, a démontré sur les deux dernières décennies combien le modèle n’est pas tenable.

L’accaparement des terres agricoles, à l’heure où la question de l’approvisionnement alimentaire de première nécessité n’est plus garantie, accentue la tension sur les marchés et crée une nouvelle difficulté sociale : l’accroissement de la précarité alimentaire. 

Ce qu’ils vont gagner à la pompe, ils vont le perdre par la hausse consécutive des aliments de base. 

D’ailleurs ces agro-carburants ont un bilan carbone douteux voire même pire que les carburants fossiles, sans parler de la pression sur la biodiversité et les sols.

Au final, au besoin de transports publics efficaces, ponctuels et réguliers, vous répondez par le subventionnement de la solution voiture dans une région où l’autosolisme atteint près de 90% aux heures de pointe et contribue très largement à la pollution de l’air qui a causé la mort prématurée de 9 millions de personnes dans le monde en 2019.

Nous attendons mieux d’une vraie politique mobilité en temps de crise. Vous ne proposez que de fausses solutions, ou des petits pas. Mais quand va cesser ce déni de la crise sociale et environnementale ?

Je vous remercie. 

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Conseil régional : Mai 2022

Thématique : Santé et solidarités

Élu·e : Charlotte Nenner