Budget 2023 Santé : intervention d’Annie Lahmer

A

Madame la Vice-présidente,

Vous allez probablement encore nous expliquer que ce que vous faites est merveilleux, et que quand ça ne fonctionne pas, ce n’est pas de votre fait.

Pourtant, d’une année à l’autre, la faible part représentée par ce secteur dans un budget à 5 milliards d’euros nous sidère ! 

La réalité, au-delà de la communication et des belles intentions, c’est que dans votre vision du monde et votre projet politique, action sociale et santé sont des secteurs subsidiaires. 

Vous revendiquez la régionalisation de la compétence santé, vous avez fait voter, il y a quelques mois, un Bouclier social. 

Mais c’est dans la réalité bien peu de mesures qui changeront la vie des Francilien·nes, alors qu’ils ont plus que jamais besoin de la région.

On ne peut pas faire une bonne politique de santé en ne réinterrogeant pas totalement le modèle. C’est d’autant plus essentiel que se succèdent des épidémies, s’aggravent les pathologies chroniques et que rejaillissent les maladies infectieuses.

En investissement, vous annoncez prioriser le renforcement de l’accès aux soins et lutter contre les déserts médicaux. Mais en fait, on note une hausse bien timide au regard des besoins. 

Les moyens de fonctionnement sont quant à eux en baisse. C’est particulièrement marquant pour l’ORS, objet de notre amendement 220, et pour la Prévention et Éducation à la santé qui subit une baisse de 600 000 € en AE et en CP

Par notre amendement 230, nous appelons à donner une place centrale à la prévention. 

Dans le monde, ce sont 60 % des décès et 45 % de la charge de morbidité qui relèvent de facteurs accessibles à la prévention et pourraient être combattus. Je parle de diabète, d’obésité, de problèmes respiratoires, etc.

On ne peut pas faire une bonne politique d’action sociale en invisibilisant les publics les plus vulnérables. 

Question d’exemplarité, question de dignité, question d’humanité. Il suffit de lire le récent rapport de l’Observatoire des inégalités ou le rapport du Secours catholique sur l’état de la pauvreté en France. 

Ce matin, est paru un article dans le Parisien. Glaçant, il reprend le baromètre de l’IPR et démontre que notre système de santé est à bout de souffle et que la prévention est vitale. 

Les premières victimes sont les femmes, les plus démunis. Et les jeunes. Dont vous prétendez faire tant de cas.

Je finirai en disant que les conditions de vie que vous imposez aux franciliennes et des franciliens, et je pense particulièrement à leurs conditions de mobilité indignes – que vous allez faire payer plus cher – ont un impact direct sur leur santé, leur vie familiale et leur santé mentale. Parler de santé c’est bien, faire que l’on ne tombe pas malade c’est mieux !

Play Video

Conseil régional : Décembre 2022

Thématique : Santé et solidarités

Élu·e : Annie Lahmer