« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » c’est ce que disait Jacques CHIRAC en 2002, au Sommet de la Terre, à Johannesburg. Plus de 20 ans après, l’incendie se propage et pas grand-chose n’a été fait.
Au 20ème siècle, les écologistes alertaient pour protéger les générations futures. Aujourd’hui, nous ne pouvons même plus garantir à un nouveau-né que le monde sera vivable dans 30 ans. L’objectif de l’accord de Paris de réduire les fossiles de 55% en Europe d’ici 2030 est devenu inatteignable. Sécheresses, canicules, incendies, inondations dépassent les records d’année en année. La biodiversité s’effondre, les glaciers fondent à vue d’œil… et les gouvernements regardent toujours ailleurs.
Il n’y a plus beaucoup à attendre des sommets internationaux comme cette COP 28 à Dubaï, détournée par les puissances pétrolières qui veulent sauver leurs intérêts, avant celui des humains. C’est donc localement qu’il nous faut agir, dans nos villes, nos régions.
La lutte contre le changement climatique et ses conséquences sanitaires et sociales devrait être la pierre angulaire du budget de la région Ile-de-France de plus de 5 milliards d’euros. Nous en sommes à des années-lumière. Pour ne parler que de cette déjà modeste annexe 9 « environnement et énergie » d’à peine plus de 100 millions, elle est en baisse cette année, à périmètre constant, de 19% en investissement et de 8% en fonctionnement. A périmètre constant, parce que vous avez usé d’un artifice budgétaire en intégrant cette année la politique cyclable dans cette annexe. Mais vous ne dupez personne. L’environnement est bel et bien sacrifié dans ce budget.
Autre artifice, vous avez fusionné de nombreuses lignes budgétaires, ne permettant plus de connaître notamment le montant des subventions aux organismes. Vous vous êtes livré à un jeu de bonneteau pour dissimuler les baisses dans un secteur qui devrait être prioritaire et qui n’est qu’accessoire.
Nous vous avons proposé des amendements pour renforcer les politiques visant à atténuer ou adapter notre région au changement climatique :
- pour la décarbonation des mobilités et la régulation des SUV ;
- pour la collecte des biodéchets ;
- pour la protection de la faune sauvage et le bien-être animal ;
- pour la protection et l’adaptation de nos forêts aux changements climatiques ;
- pour la végétalisation de nos villes ;
- pour la surveillance et la réduction de la pollution atmosphérique…
Vous en avez déjà écarté certains, sous prétexte d’erreur de nomenclature, et je crains que vous n’écartiez les autres en nous disant que vous en faites déjà beaucoup.
La responsabilité est entre vos mains.
Baisse de 44% du budget à Airparif : un recul inacceptable !
La qualité de l’air est un enjeu essentiel de santé publique.
Près de 8 000 décès prématurés sont liés chaque année à la pollution aux particules fines en Ile-de-France.
La pollution aux particules fines dans le métro, dénoncée par l’association Respire, est particulièrement préoccupante.
AIRPARIF est une association indépendante dont le travail est essentiel pour connaître l’état de la qualité de l’air et remédier aux pollutions.
Par un tour de passe-passe, on n’a plus la possibilité de voir clairement le montant des aides qui lui sont accordées après la fusion des lignes budgétaires.
Sur cette nouvelle ligne donc vous proposiez de réduire les crédits d’investissement de 9,7 à 5,4 M€ : une baisse de 44% sur un an !
Idem pour le fonctionnement passant de 1,8 à 1,6 M€ !
Vous voudriez casser le thermomètre, vous ne vous y prendriez pas autrement.
Nous voterons vos amendements mais comme ils sont loin de revenir au budget de l’an passé et de répondre aux besoins, nous maintiendrons le nôtre, pour donner les moyens pour surveiller et combattre la pollution de l’air, pour protéger les Franciliennes et les Franciliens.