Madame la Présidente,
Monsieur le Vice-président,
Encore une annexe où votre politique fragilise le rayonnement de notre région. Nous avons une pensée pour les étudiant·es internationaux·ales que nous avons la chance d’accueillir dans nos universités. À cause de la loi immigration, votée mardi soir à l’Assemblée Nationale, où vous n’avez pas eu honte de mélanger vos voix à celles de l’extrême droite, nous allons fragiliser l’accès à l’enseignement supérieur pour ces étudiant·es internationaux·ales, faisant au passage perdre à la France une partie de son attractivité, pourtant mantra de votre exécutif.
Dans le même temps, vous divisez par 5 les crédits pour l’aide à la mobilité internationale des étudiant·es d’Ile-de-France. Plus globalement, le secteur ESR connaît sa première véritable baisse depuis 2015, de presque 9% sur un an en euros constants. N’oublions pas que le repli sur soi et le rejet de l’autre ont toujours ouvert des périodes sombres.
Nous dénonçons également votre vision utilitariste de la recherche : elle est pensée comme au service des entreprises et de l’attractivité du territoire (“l’ambition de la Région [est] d’être la première région scientifique et technologique d’Europe”), ce n’est pas le technolsolutionnisme qui nous fera vivre autrement mais bien le travail sur la reconstruction du lien social et la prise en compte de l’urgence écologique.
Un autre exemple de votre renoncement, le budget dédié à l’ESR nie l’urgence sociale que rencontrent les étudiant·es et n’y apporte que des solutions lacunaires comme vos 1 000 contrats de travail pour près de 720 000 étudiantes et étudiants !
Sur le fond, nous vous proposons sur ce budget le rétablissement des crédits pour les DIM et les QIM, conformément aux engagements pluriannuels de la région. On ne peut pas surconsommer les lignes en 2023, prendre des engagements de financement de nouveaux programmes de recherche et baisser les subventions.
Il faut mettre fin à votre utopie d’une banque régionale où des jeunes emprunteront de l’argent afin de subvenir à leurs besoins et payer leurs études. Cette annonce reste lettre morte nous n’y croyons pas et nous ne sommes pas les seul·es : vous n’avez trouvé aucun partenaire bancaire pour vous suivre !
Nous vous proposons donc la création d’un fond d’urgence de lutte contre la précarité des jeunes parce que la première région d’Europe – qui aime s’autosaisir de compétences qui ne sont pas les siennes dans le droit – a les moyens d’intervenir pour endiguer la faim chez les jeunes et les sortir des banques alimentaires, les aider à lutter contre le froid l’hiver, le chaud l’été, à accéder aux soins.
Je vous remercie !