Monsieur le président de séance,
Monsieur le vice-président,
Mes très chers collègues,
Pour introduire mon propos, j’aimerais tout d’abord que nous ayons une pensée pour les travailleurs des chantiers des Jeux olympiques de Paris, notamment dans ce contexte de loi scélérate aux travailleurs étrangers. Un soutien particulier aux travailleurs accidentés et surtout aux proches et aux familles des travailleurs décédés sur les chantiers des Jeux olympiques de Paris.
Nous voilà maintenant à un semestre des Jeux de 2024, et nous en sommes encore à voter des rallonges budgétaires. C’est drôle comme la prise en compte de l’euro réel vous semble logique quand il s’agit de la Solideo, mais hérétique quand on parle de subventions aux associations. Malheureusement, c’est ici l’image du deux poids deux mesures. Au groupe Pôle Écologiste, même si nous déplorons un budget et des coûts qui ne sont pas très bien maîtrisés, ces lignes ont au moins le mérite, pour certaines d’entre elles, de venir combler des investissements dont nous manquions cruellement depuis des années sur certains territoires.
Des investissements qui ont permis à certaines villes de concrétiser des projets qu’elles portaient depuis des décennies. Mais nous ne sommes pas dupes voyez-vous et nous savons que si cet argent est attribué c’est bien encore et toujours pour servir votre obsession de l’attractivité. Nos territoires ne sont pas à vos yeux des bassins de vies et de populations, mais bien une vitrine, parce que sans les JO, nous n’aurions jamais vu un euro de la Région sur ces projets de villes.
Et c’est là le sens de votre doctrine budgétaire : tout en investissement pour faire une belle vitrine, mais en fonctionnement, quand on passe dans l’arrière-boutique c’est là que ça se corse.
Que se passera-t-il une fois les paillettes des Jeux olympiques de Paris évaporées ? Quels accès des populations à ces équipements, qui sont trop souvent en gestion de PPP (Partenariat Privé-Public) ou de DSP (Délégation de Service Public), ce qui implique qu’une bonne part du coût de gestion pèsera encore une fois sur les habitants et habitantes, ne garantissant pas un accès de tous et toutes à ces équipements.
En vitrine la promesse des JO comme une fête inclusive, de partage, et de joie. En arrière-boutique, l’angoisse des francilien·nes, l’impossibilité pour nos habitants de prendre le métro pendant la période, des quartiers inaccessibles sans QR code, des transports toujours inaccessibles aux personnes en situation de handicap, une flambée du coût de la vie…
Des JO une fête pour tous, oui mais apparemment à l’exception des francilien·nes pour qui ça ressemble plutôt à un nouveau confinement.
Pour ces raisons nous nous abstiendrons sur ce rapport.
Je vous remercie.