Le budget de Valérie Pécresse dangereux pour les Francilien·nes

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Intervention de Kader Chibane lors des séances budgétaires du 18-19 décembre 2024.

Madame la Présidente,

Vous avez fait une nouvelle fois la démonstration de votre inflexibilité et surdité à toute proposition constructive issue des rangs de l’opposition. Alors que le budget Barnier est tombé, et que la loi spéciale va reconduire le budget 2024, vous maintenez vos prévisions faussées de recettes pour mieux maintenir vos coupes dans les dépenses. Pour cette séance, en jouant pleinement notre rôle d’opposition soucieuse de l’avenir de notre région, nous vous avons appelée à renoncer à cette folie et à temporiser pour réajuster notre budget en fonction des évolutions nationales. Nous vous avons proposé de protéger davantage les Francilien·nes même avec des recettes en berne. Mais voilà, vous rejetez tout d’un revers de main comme à votre habitude.

Vous suivez doctement la feuille de route que vous aviez livrée à vos services, au mois d’avril, bien avant le Gouvernement Barnier. Un petit manuel de l’équarrissage budgétaire, ne rien laisser sur les os ! 760 M€ de coupes que personne ne vous demande d’opérer à cette hauteur ! Personne ! Mais vous assumez nous dites-vous, car vous êtes obnubilée par le poids de la dette et par la vision positive que les agences de notation pourraient avoir de votre gestion rigoriste. Mme la Présidente, vous avez raté votre vocation : si votre attachement à la gestion financière de la Région, aux taux d’emprunts et aux notations, vous importe davantage que le sort des Francilien·nes, laissez la présidence de région et prenez la tête de la BCE ! Votre amie Christine Lagarde ne vous en voudra pas, et vous serez parfaitement à l’aise dans un univers de chiffres, de courbes, de taux directeurs et de banquiers d’affaires.

Dans une collectivité comme la nôtre, il faut s’intéresser aux gens, voyez-vous, répondre à la difficulté de nos administré·es ! Mais les décisions que vous êtes en train de prendre vont avoir des conséquences désastreuses pour eux et l’ensemble du tissu économique et social. Là encore vous faites tout l’inverse de ce que vous prétendez. Vous nous parlez toute la journée d’attractivité, de compétitivité économique, de filières d’excellence mais les suspensions et coupes massives de crédits que vous avez décidées aujourd’hui vont détruire les filières et les emplois dans notre région. Notre seul groupe politique a reçu ces derniers jours une dizaine de courriers inquiets de la part des confédérations des entreprises du BTP, de l’immobilier et également des collectivités locales. Inquiétudes relayées dans un long article du journal Le Monde hier matin. Les annonces de suspension de votre participation aux cofinancements avec l’Etat sur la production de logements régionaux va finir de planter le clou dans le cercueil d’un secteur en crise, de nombreuses entreprises locales vont devoir procéder la suppression de milliers d’emplois et mettre en péril le développement de notre territoire avec l’abandon de nombreux projets. Alors même que plus de 700 000 Francilien·nes sont en attente d’un logement décent et abordable ! Ils sauront que s’ils doivent attendre quelques années de plus, c’est de votre fait !

Ils sauront que si leurs enfants ou eux-mêmes ne trouvent plus d’organismes d’accompagnement pour les aider à accéder à l’emploi, ils vous le doivent aussi. Vous avez dévasté le secteur de la formation professionnelle, votre dernière cible : le dispositif AIRE. Confortable, voilà 60 millions d’euros d’économie en le rayant d’un trait de plume dans un rapport de MIE. Quelles conséquences réelles pour les organismes de formation auxquels nous rappelons notre total soutien ? Peu importe tant que votre bilan économique est immaculé. Mais il ne l’est pas, Mme la Présidente ! Il est même profondément entaché par ces fautes politiques qui auront des répercussions de long terme. 

Le long terme, voilà ce que vous êtes incapable de penser. Notamment l’avenir dans une région subissant de plein fouet les effets du dérèglement climatique dont nous avons déjà vu des effets désastreux avec les inondations d’il y a quelques semaines. Vous faites des chèques pour répondre à l’urgence, et il faut le faire, mais pourquoi ne jamais réellement travailler sur le long terme, sur l’anticipation, sur l’adaptation de notre territoire, de notre agriculture, de notre économie, sur la résilience de nos sols ? Le seul long terme que vous planifiez c’est la dégradation chronique du service public francilien. Transports, lycées, formation professionnelle…tout y passe ! Bientôt, il ne restera plus rien, vite que ce mandat se finisse ! 

Dans cette période d’instabilité politique, vous n’apportez aucun rempart aux Francilien·nes, vous passez votre temps à agiter les peurs et vous faites semblant de les protéger avec votre bouclier sécurité qui est en réalité un simple outil électoraliste en vue des prochaines municipales. Vous voulez replier les Francilien·nes sur eux mêmes et alimenter leurs peur : pas de mixité sociale avec votre la poursuite de la logique anti-ghetto, pas d’émancipation des Francilien·nes par l’offre culturelle dans laquelle vous réduisez massivement les soutiens, notamment aux petites structures du secteur, assignez toujours plus à résidence les Francilien·nes en baissant les investissements structurants dans les transports en commun.

Face au désastre de votre politique, nous proposons aux Francilien·nes un projet d’espoir, de cohérence, de protection pour l’égalité sociale et climatique, pour les préparer à l’avenir. C’est la démonstration que nous avons faite avec les 77 propositions que nous avons soumises à notre assemblée et que vous avez dénigrées. Pour toutes ces raisons nous n’avons pas d’autres choix que de voter CONTRE ce budget qui n’est pas à la hauteur des temps que nous traversons.

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Conseil régional : Janvier 2025 - Commission permanente

Thématique : Institution

Élu·e : Kader Chibane