Intervention d’Annie Lahmer lors de la séance plénière du 18 juin
Madame la Présidente,
Madame la Vice-présidente,
Mes cher(e)s collègues,
Avec cette charte, vous voulez réaffirmer l’importance du don d’organe, notamment dans notre région qui est celle de France qui a le taux d’opposition le plus haut (53,5% contre 35,4% au niveau national).
Oui, le don d’organes permet de sauver des vies.
En devenant la première Région Ambassadrice du don d’organes, vous souhaitez donner de la visibilité à une cause que nous devrions toutes et tous partager..
Néanmoins, nous regrettons qu’au final dans cette charte rien ne soit réellement mis en œuvre pour accompagner les professionnel·les de santé.
Vous avez une manne financière suffisante qui permettrait de venir en soutien des établissements de santé qui réalisent les prélèvements et des greffes d’organes.
Parce que quand on regarde les chiffres de l’AP-HP, les besoins sont assez flagrants ! Notre région ne compte que :
- 32 établissements de santé qui sont autorisés aux prélèvements d’organes et/ ou de tissus, dont 15 à l’AP-HP ;
- et 12 établissements de santé qui peuvent réaliser des greffes, dont 10 à l’AP-HP.
Imaginons que les 12 millions de Francilien·nes se décident à être donneuses ou donneurs, nos structures se retrouveraient vite saturées.
Très probablement que ce manque d’établissement se traduit par le fait que notre région est le premier désert médical français, avec des inégalités d’accès aux soins et de manque d’établissements que l’on connaît.
Mais nous sommes engagé·es dans des valeurs humanistes et nous voterons bien évidemment en faveur de votre charte.
Je finirai par une remarque et probablement un constat : je doute que celles et ceux aux discours racistes refuseraient une transplantation pour leur propre personne ou pour des proches au motif que les donneuses et les donneurs sont d’une origine ethnique et/ou une religion différentes de la leur.
La preuve est que la solidarité c’est la vie !
Je vous remercie.