Madame la Présidente,
Votre Excellence Madame Hasmik TOLMAJIAN,
L’attaque le 3 août 2022 par les troupes azéris sur le corridor de Latchine était un signe précurseur de ce qui arriva dans la nuit des 12 et 13 septembre.
Nous condamnons fermement ces affrontements frontaliers entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, extension géographique du conflit ayant pris place initialement au Haut Karabagh. Il s’agit là d’une violation manifeste de l’accord de cessez-le-feu de novembre 2020.
Le président de l’Azerbaïdjan essaie d’obtenir par cet affrontement l’établissement d’un corridor qui relierait l’Azerbaïdjan au nakéchevan, un territoire isolé au sud-ouest de l’Arménie, leur permettant ainsi d’établir un lien direct avec leur allié turc, et donc de grignoter davantage le territoire arménien.
Malheureusement ce grignotement du territoire arménien n’est malheureusement pas nouveau. Il a commencé en mai 2021 et aujourd’hui 50km² du territoire sont occupés. Il s’agit là d’une incursion militaire dans le territoire d’un Etat souverain que nous ne pouvons que condamner.
L’association Human Rights Watch a pu identifier dans une vidéo 7 prisonniers de guerre arméniens exécutés à bout portant par des soldats azerbaidjanais. Ce crime de guerre n’a qu’un seul but : semer la terreur chez les populations civiles afin qu’elles quittent leur territoire.
Cette posture de l’Azerbaidjan n’est pas nouvelle puisqu’en 2005, un officier a découpé à la hache un soldat arménien, lui valant d’être condamné à perpétuité en Hongrie, avant d’être finalement extradé et célébré en héros dans son pays. Cette culture de l’impunité ne peut pas continuer et la France en tant que médiateur du conflit doit tout mettre en place pour faire respecter l’accord de cessez-le-feu conclu le 9 novembre 2020.
Nous ne pouvons laisser les Arméniens dans cette situation et la solidarité internationale nous appelle au bon sens : fermer les yeux sur ce conflit ce serait laisser place à une escalade des violences en envoyant le mauvais message, en permettant le retour des guerres et la formation de nouveaux blocs d’alliés.
C’est pourquoi, nous allons évidemment voter POUR cette motion et encourageons une poursuite des discussions en ce sens.