Pour un esport inclusif : intervention d’Annie Lahmer

A

Merci, Madame la Présidente.

Cher.es collègues, 

Si la pratique du jeu vidéo amateur est un loisir respectable, le développement rapide de l’e-sport – commercial, institutionnel, professionnel – commence à poser des questions pressantes.

Je constate, soit dit en passant, que les conservateurs ont rapidement oublié tout le mal qu’ils pensaient des jeux vidéos dès lors que des gros-sous étaient en jeu.

Pourtant, il y a des choses à dire : 

L’e-sport favorise les comportements sédentaires, à l’heure où les maladies cardiovasculaires et l’obésité explosent,

L’e-sport contribue au phénomène de surconsommation des écrans, pouvant mener à de véritables addictions, en particulier chez les jeunes,

L’e-sport est une pratique extrêmement genrée, qui contribue toujours plus à la surreprésentation des garçons dans les milieux compétitifs médiatisés, invisibilisant toujours plus les filles,

L’e-sport, également, propose une gamme de jeux et d’appareils d’une part limitée – favorisant l’emprise de quelques très gros acteurs qui se placent en position oligopolistique sur les compétitions – et d’autre part, souvent violents : jeux de guerre et de combat sont majoritaires.

Enfin, l’e-sport requiert toujours plus d’appareils, chacun toujours plus puissants. On sait, pourtant, que l’impact environnemental du numérique explose : 4% des émissions mondiales aujourd’hui, près de 10 en 2050 ! Il y a la consommation énergétique bien sûr, mais aussi et surtout une consommation de matériaux colossale, souvent des métaux rares ou précieux. Dont on sait, par ailleurs, qu’en début de chaîne, l’extraction est responsable d’un véritable désastre humain et environnemental.

Nous nous opposons donc à ce que des fonds publics financent ces pratiques.

Je vous remercie.

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Conseil régional : Septembre 2024 - DGFL

Thématique : Sports et vie associative

Élu·e : Annie Lahmer