Madame la Présidente,
Madame la Vice-présidente,
Mes cher(e)s collègues,
Je l’ai dit en discussion préliminaire, nous sommes inquiet·es.
Inquiet·es quant au futur du PRIC quand on sait que le Gouvernement revoit son action en matière d’emploi avec notamment la refonte de Pôle Emploi dans France Travail et que notre Région n’a toujours pas fait un bilan du PRIC depuis 2019. Pourtant d’autres régions l’ont fait et sont déjà dans l’après-PRIC.
Quelles articulations aurons-nous pour 2024 ?
Quelles discussions avez-vous avec le Gouvernement sur France Travail ?
Inquiets aussi, parce que votre vision adéquationniste – qui vise à répondre uniquement aux besoins des entreprises et donc aux métiers en tension – ne cesse de primer dans vos plans successifs alors que notre région a la réelle capacité à impulser de nouvelles formations qui permettraient de répondre aux projets professionnels des Francilien·nes et aux enjeux futurs (rapport au travail, mobilités, défis environnementaux, reconversion professionnelle, etc.).
Inquiets enfin, et cela n’est pas une nouveauté, quant à la vision que vous avez sur nos jeunes et plus particulièrement sur leur insertion et formation.
Vous avez démantelé ou affaibli les structures qui soutenaient nos jeunes dans leur parcours professionnel où on leur remettait un pied dans l’étrier. En imposant une tarification à l’acte ou en revoyant les modalités de financement des Espaces Dynamiques d’Insertion (EDI), des missions locales ou encore en supprimant des lycées professionnels, vous détricotez tous les services publics de formation et d’éducation.
Votre collègue Farida Adlani disait tout à l’heure que nous ne faisions pas de formation professionnelle en Ile-de-France. Ça m’a d’abord indigné et quand je vois ce plan peut-être a-t-elle raison.
Et là dans ce rapport vous apportez un soutien au déploiement des écoles de production pour former les jeunes sortis du système éducatif classique, mais pourquoi ? Pourquoi ? Alors que les EDI et les Missions locales assurent très bien cette mission ?
Votre priorité, ce n’est pas la réussite de la jeunesse Madame la Présidente, mais bien d’en faire une variable d’ajustement à bas coût pour votre réelle priorité, les entreprises.
Cette vision, nous ne la partageons décidément pas et c’est pour toutes ces raisons que nous ne voterons pas ce rapport.