Un Plan Régional d’Adaptation au Changement Climatique (PRACC) sans ambition ni propositions concrètes

A

Madame la Présidente,

Monsieur le Vice-président,

Cher·es collègues,

Nous n’avons eu connaissance de ce plan que par voie de presse, en juillet dernier et découvert son contenu la semaine dernière. On nous présente une liste de 8 pages de personnes ayant été auditionnées. Bien évidemment nous avons échangé depuis un an sur les questions climatiques, mais jamais en vue de l’élaboration d’un plan. Ainsi, la commission a-t-elle auditionné M. VAUTARD du GREC ; ou nous avons participé à une séance de sensibilisation avec une fresque climat ; mais rien qui soit à la hauteur des enjeux.

Le 15 février vous avez organisé des Assises régionales de l’adaptation au changement climatique sans que nous ayons été invités à participer.

Depuis René Dumont ou Haroun TAZIEFF dans les années 70, les écologistes alertent sur le climat. Si vous nous aviez sollicité, nous aurions pu vous apporter bien des propositions concrètes.

Ce plan n’aborde pas du tout la question de l’atténuation nécessaire. Or, on ne peut s’attaquer à corriger les effets du changement climatique, sans en traiter les causes. J’ai un peu l’impression qu’on met la charrue avant les bœufs.

 Par exemple :

–   on ne peut se satisfaire de planter 2 millions d’arbres, si on continue à abattre de grands arbres pour élargir des routes ;

–   on ne peut se contenter de désimperméabiliser 5000 hectares ayant perdu toute biodiversité, si on continue à artificialiser les sols agricoles riches, comme à Saclay, Gonesse ou Aubervilliers ;

–   on ne peut investir dans de coûteux aménagements de gestion de l’eau, si on continue à arroser les champs en plein midi ;

–   on ne peut se contenter d’investir dans des installations de production de froid (aussi vertueuses soient-elles) si on n’investit pas dans l’isolation thermique des bâtiments…

En parallèle à ce PRACC, un plan d’atténuation s’impose donc. Qu’avez-vous prévu en ce sens ?

Nous entrons dans le processus du SDRIF-E. Les questions climatiques doivent y être traitées de manière centrale, structurelle et non comme un plus, comme une cerise sur un gâteau. Lorsqu’on parle de ZEN, ZAN… ce ne peut être pour demain ou après-demain. Nous avons déjà dépassé les +2°C en Ile-de-France. C’est maintenant qu’il faut agir… vraiment !

Nos amendements

POUR UN PPRACC REELLEMENT EFFICACE, ÉLABORER UN PLAN D’ATTÉNUATION

Madame la Présidente,

Monsieur le Vice-président,

Il ne nous reste que 3 ans pour décider et agir. Considérées comme les cheffes de file Climat, les régions disposent d’un pouvoir d’action, et doivent être un levier d’accélération de la transition et de l’adaptation des territoires. 

Aujourd’hui, nous ne disposons toujours pas du bilan carbone et du SCOPE 3, documents indispensables à l’état des lieux initial pour fixer des objectifs et une trajectoire à suivre.

Nous appelons à la présentation du bilan carbone et d’un Plan d’atténuation régional ambitieux et cohérent.

APPRENDRE SOUS 45°C

Selon une étude étasunienne, les fortes températures ont un impact négatif sur la concentration et donc les résultats des élèves. 

Afin de répondre à cette situation, nous demandons à ce que l’exécutif régional engage dans le PRACC une stratégie d’adaptation des constructions et des aménagements des lycées puisque c’est de notre compétence.

Pour cela, nous demandons à ce qu’il y ait de la végétalisation des cours – Monsieur Wehrling a indiqué tout à l’heure qu’il y était très ouvert à cela – l’aménagement des salles rafraîchissantes au sous-sol, ou tout simplement la possibilité d’ouvrir les fenêtres parce que ce n’est pas tout à fait encore le cas aujourd’hui malheureusement au 21e siècle en Ile-de-France.

C’est le sens de cet amendement.

MAINTENIR DÉFI MÉTIERS POUR COORDONNER LES FORMATIONS VERS LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET LES MÉTIERS DE DEMAIN

Madame la Présidente,

Mes cher·es collègues,

Le PRACC fait très clairement l’impasse sur la question de la formation dans le secteur de l’environnement et de la transition écologique et sur la nécessaire adaptation à la question du réchauffement climatique, du champ de l’emploi et des métiers en tension dans ce secteur.

Vous le savez, vous avez annoncé la liquidation d’un organisme associé de la Région dont c’est particulièrement le métier. Il s’agit de Défi métiers qui est un GIP état-région pour lequel l’état a également son mot à dire. Au-delà du fait que vous laissez  sur le carreau 42 employé.es du GIP vous abandonnez aussi tout ce qui relève de l’observation du champ de l’information, sur l’offre de formation en Île-de-France, des compétences qui sont pourtant inscrites dans la loi, compétences des CARIF-OREF. Cette fonction d’observation, d’information, cette fonction de ressources sur le champ de la formation et de l’emploi et de l’orientation, nous ne voulons pas l’abandonner particulièrement pour éclairer la décision de la région sur ces sujets et pour travailler la question de la formation pour la transition écologique, parce que c’est un champ d’action sur lequel il y a beaucoup d’opportunités d’emploi et pour lesquelles on a besoin de créer aussi une offre de formation qui permette de créer les compétences dans notre région pour satisfaire les besoins en recrutement sur ce secteur.

Voilà pourquoi nous vous appelons à travers cet amendement, à préserver le GIP Défi métiers, à lui confier cette responsabilité d’observation et de production de connaissances sur la question de la transition écologique et l’adaptation au réchauffement climatique sur le champ de l’emploi et de la formation.

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Conseil régional : Septembre 2022