Merci Madame la Présidente,
“Lorsqu’il y a une avalanche, aucun flocon ne se sent responsable.” Ce n’est pas de moi, c’est d’un écrivain polonais, Jerzy Lec.
Et je considère que cette citation s’adapte parfaitement à la situation de crise démocratique dans laquelle nous sommes.
Vous ne méconnaissez pas cette crise démocratique. Nous vivons aujourd’hui une crise de la démocratie sociale, qui a été symbolisée par la volonté du gouvernement de ne pas entendre la réprobation unanime de son projet de loi sur les retraites.
Nous assistons aujourd’hui à un épisode au parlement qui n’honore pas la démocratie parlementaire et qui n’honore par la démocratie tout court en empêchant ou essayant d’empêcher l’Assemblée Nationale de se prononcer sur un texte crucial pour les Français.
Et plus généralement, qu’il s’agisse d’observateurs étrangers, de syndicalistes, d’intellectuels, de responsables politiques, nous savons tous que nous vivons une crise démocratique.
Et c’est la raison pour laquelle je ne comprends pas, à titre personnel, pourquoi vous avez pris cette initiative, sachant vous-même que les choix que vous faites ont forcément un écho bien au-delà de l’enceinte régionale.
Vous savez que tout espace démocratique, tout espace de délibération est précieux quand justement la crise démocratique couve au cœur de la République. La démocratie à laquelle nous sommes attachés est attaquée tous les jours, par l’extrême droite notamment, mais elle est en danger quand les démocrates eux-mêmes n’en prennent pas soin.
Et je voudrais vous dire que dans cet épisode qui vous a conduit à imaginer que l’on puisse se passer de la parole de deux groupes politiques et qui vous conduit désormais à réduire le temps de parole de l’opposition, quels que soient les arguments sur l’efficacité du débat démocratique – parce qu’en effet la démocratie c’est toujours long, ça prend toujours du temps, il y a toujours un peu de chahut parce qu’il y a effectivement des positions contradictoires -, ce choix que vous faites, c’est une manière de négliger la démocratie.
Je veux simplement vous dire que c’est pour cette raison là qu’en 2028 la gauche et les écologistes, devenus majoritaires, vous rétabliront dans les droits que vous nous avez retirés.