Révision SRCE : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend »

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Merci messieurs,

Le précédent SRCE a été adopté à l’automne 2013, après 3 années d’élaboration. La démarche d’évaluation, elle, a été entamée en 2019 et nous sommes en… 2023 ! Comment peut-on imaginer qu’il a fallu quatre années d’évaluation avant de lancer le processus de révision ? Qu’avez-vous fait dans ces quatre années, pendant lesquelles la biodiversité a continué à disparaître sous nos yeux, avec une accélération dramatique du changement climatique.

Je vois dans les éléments de bilan présentés dans l’exposé des motifs que la construction de ce bilan a mobilisé de nombreux acteurs. C’est heureux. Mais je note que le mot « difficile » y apparaît pas moins de cinq fois :

–   Difficile d’identifier l’impact du schéma ;

–   Difficile de qualifier la prise en compte dans les documents d’urbanisme ;

–   Difficile d’appréhender les corridors écologiques ;

–   Difficile de mesurer l’effet des actions au niveau local ;

–   Difficile d’identifier les dispositifs de soutien et les financements.

Quatre ans pour ce résultat. Franchement c’est inquiétant. Ce pitoyable bilan a été discrètement publié au milieu de l’été dernier. Alors qu’il aurait dû être pris en compte comme base de la révision et mis en annexe de la délibération. Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel a précisé dans son avis, je cite : « qu’il convient de la nécessité de réviser le SRCE au regard du bilan présenté ». C’était peu dire.

Comme vous le rappelez, le SRCE qui était opposable aux documents d’urbanisme (PLU, PLUI, SCOT…) impose désormais une obligation de compatibilité. Encore faut-il que l’Etat et la Région se donnent les moyens de contrôler son application. Et nous en sommes loin.

Le SRCE s’imposera également au SDRIFE. Malgré vos précisions, je vous avoue rester inquiet de la bonne articulation entre la révision de ces deux schémas et d’un calendrier qui respecte leur compatibilité.

Nous vous avons fait des propositions d’amendements pour donner quelques éléments de cadrage et de méthode à cette révision. Mais vous n’avez pas accepté ces amendements, pourtant pragmatiques. Vous avez préféré un rejet par dogmatisme.

Mais, nous serons responsables pour deux et nous voterons le lancement de cette révision. Mais soyez assurés que les écologistes seront présents et présentes à toutes les étapes du processus.

« Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. »

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Conseil régional : Mars 2023

Thématique : Environnement

Élu·e : Jean-Luc Dumesnil