Intervention de Sorayah Mechtouth lors de la séance plénière du 26 mars 2025
Madame la Présidente, Madame la Vice-présidente, mes très chers collègues.
Avant de m’exprimer sur le rapport en tant que tel, je tenais tout de même à vous exprimer ma joie -et je pense que je ne serai pas la seule- quant au passage d’un rapport développement économique en CR, là où d’habitude ils passent en CP. Et plus de 4 minutes de temps de parole sur un rapport de 22 pages, alors que nous avions eu moins de 2 minutes d’expression sur le SRDEII de plus de 200 pages. Comme je ne suis pas rancunière, je salue la dynamique. J’espère simplement qu’il ne s’agit pas là d’une exception à la règle.
Concernant le dit rapport, je vous rejoins totalement sur le contexte complexe pour nos TPE et PME franciliennes. Par exemple, l’activation des cellules de sauvegarde donne à voir une solution préventive à des structures qui, de par le contexte économique, marchent sur un fil.
Pour autant, ces dispositifs pourraient être améliorés, l’argent public mieux utilisé. Car si nous comprenons les efforts qui doivent être faits pour sauver nos TPE PME avant la liquidation, nous ne devons pas le faire à n’importe quel prix. Aussi, il serait par exemple incompréhensible que des entreprises ayant versé des dividendes ou des LBO dans les 3 années précédant la demande d’aide puissent être éligible à celle-ci. Le non-recours au dispositif ne doit pas nous faire tomber dans la distribution aveugle.
De la même manière, nous ne sommes pas convaincus que l’élargissement selon les critères énoncés, c’est-à-dire : l’augmentation de 49 à 249 salariés soit la solution idoine au non recours au chèque IDF prévention, là où ne dispositif manque cruellement de visibilité. Cette modification est d’autant plus incompréhensible, à l’aune des critères d’un autre dispositif présenté dans ce rapport le prêt IDF prévention qui lui exclut les entreprises de moins de 20 salarié-es. Je vous assure qu’elles sont elles aussi nombreuses à avoir des difficultés de trésorerie. De même que tous les secteurs économiques inéligibles à ce prêt, alors même qu’il s’agit pour certains de secteurs en tension. (Vous parliez madame la présidente du BTP, le secteur est exclu) De la même manière quid des structures au modèle économique hybride comme les tiers-lieu, qui double victime des crises économiques et baisses de subventions se verraient aussi lésées par un tel dispositif. Sont concernés par cette aide le secteur industriel ou les secteurs relevant d’un secteur d’activité considéré comme stratégique au titre du SRDEII et vous ne mentionnez pas l’ESS, alors même qu’elle a fait l’objet d’une SRESS qui se veut être “zoom” de la partie ESS d’impact 2028, pas une exclusion. Même s’il y a une vice-présidence dédiée, elle fait partie intégrante des stratégies régionales de dev éco. L’ESS c’est 10 % du PIB à peine moins que l’industrie.
Le sujet pourrait paraître anodin, mais dans le contexte où Philippe Juvin, qui siégeait ici parmi vos rangs a demandé la suppression d’ESS France, et des Cress à l’assemblée il y a quelques jours . Demain ici même vous allez voter une baisse de subvention de 10 K à la Cress IdF, vous allez aussi voter demain une baisse de 5% de subvention à l’URSCOP dont vous vantez pourtant les mérites !
Alors si l’URSCOP fait un bon travail, si la CRESS fait un bon travail, pourquoi ne pas les soutenir davantage ?
Il en est de même pour ces dispositifs d’aide, pourquoi ne pas être innovant et octroyer des bonus aux structures de l’ESS pour sauvegarder et encourager une véritable transition économique ? L’ESS ce n’est pas que des jolis mots à mettre dans des rapports pour faire du marketing. L’ESS c’est des activité concrètes, des emplois non délocalisables, des entreprises résilientes. C’est ça notre vision économique pour l’Ile-de-France.
Enfin, si les crédits attribués au développement économique pourraient satisfaire mon égo de commissaire au développement économique, ceci n’est malheureusement pas le cas à l’aune de la chute de pans entiers de nos politiques régionales. J’en prends pour exemples les secteurs de la formation professionnelle ou de la culture. Ceci n’est pas signe d’une politique régionale équilibrée, plaçant l’Ile-de-France comme pionnière du changement et de la transition sociale économique et écologique.
Vous l’avez compris, nous ne sommes pas contre ce dispositif, nous l’aurions simplement mieux fait.