Sport : un manque de vision de la droite régionale

A

Intervention d’Annie Lahmer lors de la Commission permanente du 30 janvier 2025

Madame la Présidente, Monsieur le Vice-président, cher.es collègues,

À la lecture de ce rapport, je constate que vous essayez de faire des efforts pour contrer les baisses scandaleuses de l’état au sport.,

En revanche, je regrette un manque de planification stratégique de la part de la collectivité, ou, tout du moins,  le manque d’ambition, tant sur le plan écologique que de l’inclusivité, en particulier sur les questions de féminisme.


En premier lieu, je vous avoue regretter de trouver dans le rapport une subvention accordée à un terrain synthétique (à Villepreux) dont on ne précise pas le matériau de remplissage.  La Région ne devrait pas accorder de telles subventions sans la certitude que le projet respecte l’ambition affichée par l’existence même du groupe de travail  idoine, sans quoi, les franciliennes et les franciliens pourraient à juste titre nous accuser d’incohérence ou d’hypocrisie. 

J’ajoute cependant que ce premier pas est insuffisant, et qu’il est temps d’élargir la réflexion à tous les matériaux employés pour tous les revêtements, notamment de pistes d’athlétisme. Sur ce point en particulier, on découvre dans le rapport une subvention pour une piste en polyuréthane et granulés EPDM non recyclés, matériau qui déversera dans l’environnement, à force d’érosion, des micro plastiques, des résidus d’hydrocarbures, des PFAS ou « polluants éternels », voire des perturbateurs endocriniens,. Inutile de vous dire que cela présente de graves dangers de santé pour les humains et l’écosystème. L’enjeu du sport est pourtant celui de la santé ; il se doit donc de prendre en compte la santé environnementale. D’autant que pour les JOP  des pistes d’athlétisme utilisant des matériaux et techniques plus vertueuses ont été installées. 

De même, la prolifération des projets de city-stades et autres agrès, peu détaillés, nous interrogent sur leur degré d’inclusivité  La nature des exercices mis en avant est aussi le plus souvent pensé à travers le prisme d’une pratique masculine et valide du sport. On ne retrouve que peu souvent, sur ces installations, des exercices et machines dédiées aux femmes ou aux personnes en situation de handicap. Et puis, c’est l’infrastructure dans son ensemble qui est souvent incomplète au regard des besoins réels de toutes celles et ceux qui ne correspondent pas à la norme sous-jacente. Par exemple : concevoir des city-stades en accès libre pourraient s’accompagner, entre autres, de sanitaires publics – pour accommoder certains publics et lever toutes les barrières à la pratique 100% libre.

Ces éléments, on n’y pense pas toujours, même avec toute la bonne volonté du monde. D’où l’intérêt des démarches de co-conception de ces espaces, portés ou facilités par les acteurs publics. Or, vous aurez raison de le souligner, les communes n’ont pas toujours les moyens humains, techniques et financiers de lancer de telles initiatives ; la Région pourrait alors être motrice en la matière, en co-construisant, avec des citoyennes et citoyens à profils variés, avec les associations, des critères qui permettraient de faire progresser la qualité et l’intention des installations. Avec, pourquoi pas, des incitatifs financiers forts pour les collectivités subventionnées. La Région stratège orienterait ainsi, de manière volontariste, les choix d’infrastructures sportives pour le bien de toutes et tous, pour favoriser la pratique de chacune et chacun, et faire de l’Île-de-France une grande région sportive. Tel est notre souhait.

Je vous remercie.

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Conseil régional : Janvier 2025 - Commission permanente

Thématique : Sports et vie associative

Élu·e : Annie Lahmer