Intervention de Charlotte Nenner lors de la séance plénière du 18 juin
Merci Madame la Présidente, Chers collègues, chers collègues de la majorité présidentielle,
Le voeu que vous proposez à notre assemblée est habile et franchement on pourrait le voter, car il est assez consensuel, d’un premier abord assez “ni droite ni gauche”. Il y a même de bonnes idées que nous défendons également, comme la priorité aux feux (avec des feux intelligents) et le paiement par CB dans les bus, à l’instar de Lyon bien en avance sur nous sur la billettique.
Ce sont même des mesures qui sont déjà dans le Plan des mobilités 2030 ! Et on a déjà discuté de beaucoup de ces mesures dans ce cadre.
Nonobstant, les solutions techniques que vous évoquez par ailleurs sont bonnes : les feux de signalisation intelligents, le paiement sans contact, l’affichage en temps réel, … Je voudrais en particulier mentionner les actions que vous évoquez sur les couloirs de bus encombrés de camionnettes de livraisons et autres automobilistes peu scrupuleux de leur stationnement. Vous avez parfaitement raison sur ce point crucial.
Mais il nous semble que ces solutions relèvent davantage de méthodes d’optimisation, certes louables, que de propositions de réformes structurelles. Un pansement – haut de gamme, certes – sur une jambe de bois rongée par les termites ! En d’autres termes, vous apportez des solutions techniques et non politiques
C’est dommage : vous abordez bien, pourtant, au détour d’une phrase, le sujet de l’ouverture à la concurrence – et demandez même la mise en place d’un observatoire pour la contrôler ! Mais pourquoi donc ne pas insister dessus ? Pourquoi ne pas admettre ce que vous semblez penser, que cette privatisation en pièces détachées du service public n’apporte que du chaos dans le service, du désordre social, de l’injustice territoriale et de la gabegie budgétaire ? Pourquoi ne pas prendre une position plus claire sur ce point ? Pourtant, nous signons presque à chaque conseil d’administration d’IDFM des rallonges – plusieurs dizaines de millions d’euros déjà en 2025 – pour des prestataires incapables d’assurer le service au prix auquel ils ont convenu !
Pourquoi ne pas évoquer également l’urgence de lancer un “choc de l’offre” sur le réseau de bus ? Plus de régularité, de fréquence, d’amplitude horaire et de desserte des territoires… Ce choc d’offre nécessite de vrais moyens, des embauches et ni le gouvernement, ni notre collectivité ne sont au rendez-vous des financements nécessaires. Sans cette amélioration de l’offre, on assiste pourtant à une dégradation du service pour les travailleurs, les lycéens, les retraités, les personnes à mobilité réduite qui doivent se tourner vers l’automobile quand ils le peuvent… À rebours de nos objectifs économiques et écologiques.
Et un grand absent : la question de la circulation motorisée générale qui génère des embouteillages et qui pénalise fortement les bus notamment en petite couronne. Oui nous osons le dire, pour que les bus circulent mieux, il faut vraiment baisser la circulation et développer les zones à trafic limité. Et que dire de la suppression des ZFE qui va permettre à des véhicules polluants de circuler ! Vos alliés au parlements l’ont voté faisant fi des enjeux de pollution !
Enfin, nous regrettons l’absence de mention de l’accessibilité des arrêts de bus qui, en dépit de ce que l’exécutif prétend, n’est pas encore universelle sur le réseau, en témoignent les nombreuses remontées de terrains de citoyennes et citoyens et de communes qui continuent de financer des arrêts adaptés.
Nous nous abstiendrons sur de voeu qui oublie hélas l’essentiel