Vers une stratégie numérique éducative cohérente et durable

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Intervention de Carine Pelegrin lors de la commission permanente du 27 mars 2025

Depuis 2016, la politique numérique régionale dans les lycées franciliens a privilégié une approche quantitative au détriment d’une réflexion qualitative et concertée. Si la transition numérique peut être un levier d’innovation, elle ne doit pas se faire au mépris des besoins réels des élèves, des enseignants et des spécificités des établissements. Aller à marche forcée vers des Lycées 4.0, révèle aujourd’hui de nombreuses limites : absence d’écoute de la communauté éducative et absence de réponse aux questions soulevées, coûts exorbitants, efficacité pédagogique discutable, et impacts environnementaux préoccupants. Un exemple simple. Avec 35 élèves dans une classe et seulement 2 prises électriques de libre situées au niveau du bureau de l’enseignant quand elles existent, dites moi comment vous faites pour recharger les ordis fournit par la région ? Vous allez me dire les élèves viennent tous avec leur ordinateur chargé qui tient toute la journée… Si seulement cela pouvait être vrai ! Et comment faire pour installer des logiciels spécifiques liés aux spécialités notamment dans les lycées pro sur les ordinateurs alors que les licences appartiennent aux établissement pour un nombre limité de postes ? Allez vous financer une licence par élève ?

Il est urgent de remettre à plat cette politique numérique. Nous demandons un moratoire sur la convention numérique tripartite, qui, ne prend pas en compte les spécificités des établissements et en cas de refus, impose aux proviseur·es des responsabilités démesurées et inadaptées. Une telle réforme doit s’élaborer en dialogue étroit avec l’ensemble des parties prenantes, incluant des études d’impact sur l’environnement, l’efficience pédagogique et l’équité sociale.

Face à l’urgence climatique, nous devons privilégier la sobriété numérique : favoriser l’usage partagé d’équipements, limiter les achats superflus, prolonger la durée de vie des matériels et développer des alternatives non numériques quand cela est pertinent.

Enfin, nous appelons à un audit transparent sur les investissements réalisés et les résultats obtenus, afin de rediriger les moyens financiers vers des solutions respectueuses des besoins éducatifs, environnementaux et humains.

Construire une politique numérique durable et efficace est possible, à condition d’en faire un projet collectif et responsable.

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Conseil régional : Mars 2025 - Commission permanente

Thématique : Lycées

Élu·e : Carine Pelegrin